Premier tome de la tétralogie d'Hannibal Lecter : l'excellence.
Cela fait des années que je suis mordue du personnage de Thomas Harris : Hannibal Lecter
A l'occasion de la sortie de la série Hannibal, créée par Bryan Fuller, j'ai remarqué que je n'avais pas lu tous les livres et qu'il m'en manquait un : Dragon rouge. J'ai donc décidé de remédier à ce manquement et en ait attaqué la lecture.
On y retrouve le désormais très célèbre, bien que fictif, Hannibal Lecter ainsi que Will Graham, agent spécial du FBI. Ce dernier, après avoir participé à l'arrestation du "Cannibale", décide de prendre une retraite anticipée, et méritée, en Floride. Mais c'était sans compter sur l'apparition d'un nouveau tueur en série, surnommé "La Mâchoire"; tueur en série que le FBI ne parvient pas à attraper. Jack Crawford, l'ancien superviseur de Will, le convint de venir retravailler à ses côtés pour une dernière affaire. Après plusieurs jours d'enquête Will réalise qu'une seule personne est à même de l'aider à mettre la main sur "La Mâchoire", celle-là même qu'il a mis hors d'état de nuire quelques années plus tôt.
J'ai adoré redécouvrir cette histoire. J'avais vu le film plusieurs fois et pourtant, je me suis laissée de nouveau embarquer par l'auteur. C'est d'ailleurs parce que je connaissais déjà le scénario que j'ai pu me concentrer sur les détails qui m'avaient échappés ainsi que sur la profondeur des personnages. Travaillés avec finesse, il nous semblerait presque les connaitre personnellement; les indicateurs de lecture, lors des dialogues, en deviennent presque superflus tant on devine instantanément qui est le personnage qui parle.
Je ne surprendrais personne en disant que le roman est bien plus riche que le film, malgré tout, l'adaptation cinématographique reste très fidèle et bien retranscrite, bien que j'aurais personnellement plus travaillé le personnage de Will Graham à l'écran.
J'ai redécouvert le scénario et me suis laissée happer par ces moments de doute auxquels Will Graham se retrouve confronté tout au long de l'histoire. Doutes sur Hannibal, doutes sur les conclusions de la police et surtout (les plus intéressants), doutes sur lui-même. Will Graham est certainement l'un des personnages de triller les plus complexes qu'il m'ait été donné de rencontrer au grès de mes lectures et je suis de moins en moins étonnée que Bryan Fuller ait voulu créer une série sur sa rencontre et sa relation avec Hannibal Lecter (cela méritera un autre article).
Lecter étant lui aussi un personnages auquel je m’intéresse énormément, d'une part pour sa complexité et d'autre part, de par sa "célébrité". Bien qu'étant un personnage fictif, son nom résonne dans l'imaginaire collectif ; il est d'ailleurs bien plus célèbre que certains véritables tueurs en série. Les adaptations, réussies, au cinéma des livres de Thomas Harris y sont pour beaucoup (Le Silence des Agneaux reçu en 1992 5 oscars dont celui du meilleur film, du meilleur acteur et de la meilleure actrice), ainsi que l'interprétation charismatique d'Anthony Hopkins.
Pour en revenir au roman, j'ai été surprise de ressentir autant d'humanité pour "La Mâchoire". Il nous arrive souvent de ressentir une pointe d'empathie pour un "méchant", son histoire, souvent triste avec une enfance chaotique la plupart du temps, éveille en nous une once de sympathie. Ici, l'évolution de cet homme au cours du roman et de ses rencontres est travaillée avec beaucoup de soin, mais en dire plus serait en dire trop.
Je me suis longtemps tenue éloignée de ces livres et de ces films par peur de l'effroi tant j'avais une image monstrueuse d'Hannibal Lecter, image très certainement fortement exagérée par la rumeur. Je m'attendais tant à de ne plus en dormir la nuit que j'en fus presque déçue. Puis c'est finalement vis-à-vis de moi-même que je fus déçue : déçue de n'avoir découvert plus tôt cette tétralogie qui depuis est devenu une de mes références.
Alors un conseil : si vous n'avez jamais vu, ou lu, Dragon rouge il est encore temps de le découvrir...et de le dévorer.
Personnages : 5/5
Style : 4/5
Suspence : 4/5
Scénario : 5/5
Dragon rouge, Thomas Harris : 18/20