Drame en trois actes n'est pas le meilleur roman d'Agatha Christie, mais il mérite d'être lu pour au moins deux raisons.
D'abord, parce qu'il y a Hercule Poirot. Pour moi, ce personnage est l'incarnation des talents de la « Reine du crime » : c'est le plus grand des détectives. L'homme peut paraître au premier abord un peu ridicule, trop sûr de lui, voire incompétent et déplaisant. Mais c'est en réalité un pur génie, qui n'a pour outil que ses formidables petites cellules grises ; et il est un fin connaisseur de la psychologie humaine. Il est également bienveillant, soucieux de la justice, et possède un certain sens de l'humour.
Dans ce roman, il faut attendre au moins la moitié de l'histoire avant qu'Hercule Poirot n'entre en scène. Ce qui fait un peu long, surtout que les personnages autour de qui l'histoire se concentre ne sont pas particulièrement passionnants. J'ai quand même bien aimé M. Satterthwaite, un peu moins Charles Cartwright et « Pomme » Lytton Gore. Si on retire les deux crimes du début, il ne se passe pas grand-chose pendant quelque temps. Il faut attendre l'arrivée d'Hercule Poirot avant que les choses commencent à vraiment avancer.
L'enquête progresse, mais on a l'impression d'avoir un véritable sac de nœuds ! On est comme les personnages de l'histoire, un peu largué. Sauf Hercule Poirot, bien sûr !
Et c'est là où l'on arrive à l'autre bonne raison de lire ce livre : la résolution de l'affaire. Ce moment si particulier que tout lecteur attend. Où le détective belge fait tout rentrer dans l'ordre. Et ici, on est dans le top 10 des meilleures résolutions d'Agatha Christie. Pourtant, l'écrivaine m'a habitué à ses fins généralement brillantes. Mais là, c'est du grand art.
Si vous êtes un habitué d'Agatha Christie, je vous recommande vraiment ce livre. Pour Hercule Poirot, et sa résolution de l'affaire.
Et aussi pour la touche d'humour, du début à la fin.
Croyez-moi ou pas, mais je suis sûr que vous finirez Drame en trois actes comme moi : un grand sourire aux lèvres.