Je dois admettre que ce premier tome du cycle de Dune est un sacré morceau. Je n’ai peut-être pas été emballé comme j’ai pu l’être avec le cycle Fondation, mais on est forcé de reconnaître que le travail fourni est tout simplement incroyable. Dans un roman fleuve, Herbert nous décrit un univers de SF en piochant certains codes dans la fantasy et du fantastique, tout en y incorporant de l’aventure, du mysticisme, de la philosophie, et de la géopolitique galactique à un niveau jamais vu. Et le plus incroyable dans tout ça, c’est que non seulement le tout prend plutôt bien, mais c’est que l’ensemble reste au final très fluide et que le contexte et l’univers ne sont pas décrit au détriment de l’intrigue même, qui avance.
Alors certes, il n’y a pas vraiment de surprise, et la fin peut paraître un peu précipitée dans le sens où le côté épique est plutôt hors-champs (mais ce n’est pas plus mal), mais surtout la résolution se fait très vite alors que le développement avait pris une place importante. De façon général, le côté un peu spectaculaire ne sera pas forcément au centre du récit, ou bien exploité, mais cela permet justement d’être plus près des personnages. Donc oui, peut-être pas un grand emballement, mais clairement c’est une œuvre dense, riche, passionnante, qui se dévore sans même qu’on ne s’en rende compte. On y retrouve énormément de personnage, donnant même un côté un peu fresque, et pourtant on ne s’y perd jamais, chacun est bien défini, bien caractérisé, sans pour autant être ennuyeux. On retrouve bien sûr les différents clichés des genres utilisés, mais les motivations des personnages sont ce qui les rend intéressants.
Comme je le disais, malgré l’énorme mélange et l’incroyable densité du récit, le tout restera très fluide. C’est marrant de voir qu’à certains passages, certaines tournures de phrases reviennent très fréquemment, puis disparaissent complètement dans le reste du récit. Mais dans l’ensemble, Herbert aura un style que j’ai beaucoup apprécié (c’était un peu ma crainte vu le pavé), avec des dialogues bien construits et des descriptions très riches dans le vocabulaire (même si parfois, on se perd un peu). L’atmosphère créée sera vraiment prenante, et ça a été ma grande surprise, je dois l’admettre (malgré tout le bien que j’en avais lu). N’ayant pas (encore) vu l’adaptation de David Finch, je ne vais pas comparer ; mais il est vrai que je ne m’attendais en fait pas à ce genre d’histoire, et il est vrai que j’ai finalement beaucoup aimé.
Dune est donc la première pierre d’un cycle qui s’annonce gargantuesque. Toutes les ramifications qu’on y trouve et les messages qui y sont transmis sont passionnants et trouvent, encore de nos jours, un certain écho avec notre propre société. On va donc se lancer dans la suite !