Une planète hostile et sauvage, une épice mystérieuse convoitée par de nombreuses maisons, une tribu farouche prête à lancer une croisade religieuse contre ses conquérants. Le jeune Paul Atreides est plongé malgré lui dans une lutte fratricide qui ne pourra conduire qu’à la fin d’un système à bout de souffle. Les enjeux politiques, humains, religieux et financiers sont énormes. Tout cela serait trop lourd pour les épaules d’un ado s’il n’était doté d’un don particulier ; s’il n’était le Kwisatz Haderach.
Franck Herbert a réussi un tour de force avec ce roman de science-fiction, publié en 1965 et qui n’a pas pris une ride ! Preuve que la publication littéraire est une industrie bien difficile : à l’époque beaucoup éditeurs ont du se mordre les doigts d’avoir refusé sa publication ; ils seraient une vingtaine à avoir décliné le manuscrit qui depuis s’est écoulé à quelques dizaines de millions d’exemplaires, a fait l’objet d’adaptations cinématographiques et a inspiré nombre d’autres oeuvres de genre tels Alien, Star Wars…
Le récit plonge le lecteur dans un univers très, très lointain, en 10191 très précisément ! Loin de nous submerger avec des technologies futiles et improbables, Franck Herbert détourne le genre, nous prend à revers et nous plonge dans un environnement néo-médiéval. C’est pour mieux nous parler de notre époque peut-être…
Le temps est brouillé, l’intrigue étant commentée en exergue de chaque chapitre par des extraits d’ouvrages postérieurs à la narration. Trahisons, stratégies à double fonds, espionnage héritée de la Guerre froide s’accumulent et mettent les nobles sentiments des Atreides et des Fremens à dure épreuve alors que les sombres desseins des Harkonnens et les redoutables soldats Sardaukars dévastent toute forme d’espoir.
Aïe, vous êtes déjà perdu ? Rassurez-vous : Herbert démontre qu’on peut raconter une histoire complexe sans donner mal à la tête. C’est pas beau ça ?
Page turner et oeuvre cérébrale où l’action compte moins que les complots et les alliances, chaque personnage y va de son plan pour anticiper et maîtriser l’avenir. Mais comme dans chaque tragédie grecque, il semble que le destin soit une prison à laquelle nul ne peut vraiment échapper.
Chose étonnante, l’actualité internationale redonne un coup de jeune à ce texte. Franck Herbert aurait-il eu le don de prescience ?
Les amoureux de ce livre pourront continuer l’aventure à travers le cycle de Dune (5 autres titres de Franck Herbert) et toute la littérature annexe qui s’y est greffée.
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