C’est l’histoire d’amour par excellence. Vous savez, celle qui laisse pantois n’importe quel lecteur néophyte en la matière. Le genre qui fait croire, l’espace de quelques heures, que l’amour est simple. Qu’il vous suffit de trouver la personne qui vous fera dire « Ohne dich, ist alles dorf. ».
Parce-que c’est ce dont il est question dans ce roman. La rencontre d’Einstein & de Racine.
Mais c’est bien plus qu’un roman à l’eau de rose, je vous assure. Pour cause, cet amour est vécu par deux très jeunes gens. Onze années, n’est pas le fruit du hasard. On nous fait voir l’amour platonique par excellence. Tout du moins, on y laisse le plaisir charnel au placard pour laisser place à une relation bien plus profonde, plus sensuelle. Celle de l’intellect avant tout autre chose.
Leur différence n’est pas un frein, bien au contraire. C’est l’essence même de leur relation.
Lui, Daniel, français, le genre bad-boy sorti tout droit de la classe moyenne, un goût prononcé pour le cinéma, américain en particulier. Son langage en est fortement influencé, un style familier comme on peut l’entendre dans de bons western spaghetti – ou du moins, l’idée qu’on s’en fait – regard perçant, menaces bateaux. En bref, un gamin des quartiers.
Elle, son opposé – sur le papier. Franco-américaine, issue de la classe aisée, un réel attrait pour la littérature, les sciences. Une sacrée tête, un peu revêche et condescendante au premier abord.
Tout deux sont bien plus intelligents que la moyenne. Des surdoués se sentant seuls puisqu’incompris de leurs congénères. Cette solitude, bien présente au début tend au fur et à mesure à se dissiper au fil de l’histoire grâce à leur rencontre. Elle disparaît pour laisser place à une réelle fusion entre nos protagonistes. C’est eux contre le monde. L’incompréhension des autres devient la base de leur relation.
On tombe rapidement dans certains stéréotypes, qui auraient pu devenir agaçants si cela n’avait pas été amené de manière simple et sans fioriture. Être cul-cul, sans l’être.
Et pourtant, bien que fervente défenseuse de l’amour sans romance, puisque, dira-t-on, le romantisme c’est le commencement de l’aliénation féminine, je ne peux m’empêcher de rêver un court moment à travers ce roman. A l’instant t, je me sens comme une Emma*, pleine de rêves d’amour et qui vit à travers un livre pour rompre l’ennui et la réalité du quotidien.
Bref, vous me balancez ce livre, avec en fond du Angus & Julia Stones, à coup sûr, vous êtes certain d’atteindre votre but – en plein dans le mile vous dirais-je : Être amoureuse de l’idée d’être amoureuse.
*NDLR : Bovary.