Coupable d’avortement afin de garder secrète une liaison interdite. À 26 ans, Hannah Payne est condamnée à être teinte en rouge, la couleur de son crime. Stigmatisée, mise au rebut d’une société américaine intolérante, victime d’un système judiciaire radical et de la haine des hommes, elle n’a plus qu’une seule issue : fuir à tout prix.
L’Etat (des religieux extrémistes), a remplacé l’emprisonnement de certains criminels par l’injection d’un virus qui les colore intégralement ! Selon la gravité des faits reprochés, les hors la loi sont remis en liberté surveillée, après avoir été teints en rouge, bleu, vert ou jaune.
Ainsi, chaque faux pas stigmatise le temps de la peine : de quelques mois à de nombreuses années.
Les personnes portent leurs péchés sur elle.
Dans la première partie du livre, on découvre l’héroïne Hannah, condamnée pour des actes jugés contre nature (une relation adultère, une grossesse non désirée, un avortement….) « accroche » avec son originalité, à partir de la fuite de l’héroïne cela devient plus classique, mais malgré des longueurs dans le récit, le personnage d’Hannah est attachant, tantôt fragile, en colère, faillible, loyale, amoureuse et insoumise.
Après avoir subi les dégâts physiques et psychologiques Hannah se rend compte à quel point c’est inhumain et dégradant quel que soit le crime commis, à quel point la ségrégation détruit les vies des « chromés » et les rend à la merci des gens « libres et normaux », qui peuvent en faire ce qu’ils veulent : les chasser, les violer, les tuer.
Les dérives des fanatiques religieux sont largement dénoncées.
L’auteur s’est clairement inspirée de la lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne pour écrire ce roman : l’histoire d’Hester Prynne, au 17ème siècle, condamnée à porter sur la poitrine la lettre A, d’une couleur écarlate durant sa vie entière, pour avoir commis l’adultère avec un homme d’église, une fille naîtra de leur union, un livre majeur de la littérature classique sur l’amour, l’oppression de la société et la révolte d’une femme emprise de liberté.
Alors forcément le roman d’Hillary JORDAN souffre un peu de la comparaison.