La semaine de 20 heures appliquée aux écrivains, voilà le résultat:

Lire ce livre fut pour moi un véritable calvaire. L'auteur choisit de nous plonger dans Ecotopia par des notes articulées de manière chronologique, sous la forme d'un journal de voyage. On n'a aucune réflexion globale, aucune mise en perspective, le livre reste entièrement descriptif. Rien de gênant après tout, mais quelles desciptions... 15 pages sur le processus de fabrication du plastique, 15 pages sur l'utilisation exceptionelle d'un véhicule au diésel, 15 pages sur la facon qu'a le narrateur de "baiser" Marissa... Tout n'est pas inintéressant, mais l'ensemble reste tellement décousu et l'accent est souvent mis sur des détails tellement insignifiants que le lecteur que je suis n'a pu se forger une idée suffisament précise du pays que l'auteur cherche à lui faire découvrir. Sur le style, je ne vais pas m'attarder. Évidemment, c'est un livre anglophone, utilisant donc majoritairement des mots monosyllabiques, voir monolettriques. Avec de tels outils, il faut vraiment beaucoup de talent pour faire des miracles. Mais entre Flaubert et une rédaction de brevet des collèges subsistait tout de même un mince espace qu'il était sans doute possible de mieux exploiter: les phrases n'ont pas de sujet, ne comportent souvent guère plus de cinq à six mots, le vocabulaire est pauvre, les expressions se répètent sur une seule et même page...