Bouquin à la fois riche et pauvre. Si riche de réalités logiques, de déconstructions nécessaires sur les raisons des mécaniques humaines, lui rappelant douloureusement/humblement sa grande vanité. Mais si pauvre d'un formalisme/fonctionnalisme, ou que sais je, de la conception du vivant, ne semblant plus accorder de légitimité au mystique, à la poésie de la vie, fut elle passé au crible d'une science auquel rien ne semble échapper (ce qui est bien faux), ainsi qu'un terme aussi polysémique qu' "amour" dont les multiples prismes de définitions ne peuvent pas tous être estampillé "gravement à côté de la plaque" comme le père Henri semble le souligner sous son archipel, archi pelleté d'IRM et études comparatives propulsives. C'est comme le déterminisme, lui qui n'interdit pas une certaine conception de la liberté (l'auteur le dit d'ailleurs). Il est bon de se souvenir que la calèche n'est pas qu'une adjonction de roues, d'un habitacle, de bois, d'atomes, de protons... elle est aussi calèche, pour pas mal de raisons, et les illusions qui constituent la sémantique de perception humaine n'est pas qu'une illusion, ou alors tout, absolument tout est vain, ce qui n'est pas possible, comme la vie ne peut pas être unilatéral. L'illusion n'est jamais seulement illusion en ce haut monde.
L'important ici n'est pas tant de décider qui du grand ensemble ou du sous ensemble domine l'autre, mais d'agir avec un semblant de conscience, puisque c'est le sujet du livre. S'il n'y a pas de "responsabilité", dans son principe de mérite/culpabilité, il y a bel et bien différents niveau de conscience permettant de plus ou moins "maitriser" les tournants qu'emprunte notre enveloppe psycho-charnel, furent ils tous déterminée du poulpe à la poupe (les tournants), puisque ce qui distingue l'idiot du sage n'est que le degré de vigilance porté à la cause de leur vie interne. La conscience n'est elle pas le secret d'une action non seulement assumée, et donc de notre capacité à en répondre au besoin, mais aussi de notre capacité à en répondre, bout de phrase que j'ai écrit deux fois, l'assumant donc et pouvant en répondre?
Qu'est ce qui vient apaiser suffisamment l'égo de l'humain afin qu'il saisisse en vol la part absurde de son récit, de son mythe, afin d'avoir moins les foies de jongler avec?
Pour moi cette question est fondamentale, autant que mon chimérique espoir d'obtenir un jour la recette miracle au revirement des masses, à la pleine communion de nos limites permettant soudainement l'exploration de nos illimites. Oui, je pense qu'en abandonnant notre obsession à vouloir combler nos incomblables, nous avons tout le loisir de décongestionner nos autres trépignants potentiels, comme le cul, partie de notre psycho-charnelité reclus au banc des bâillonnés (effectivement Henri). Bon, je fais un peu de l'écriture automatique, mais on s'en fou, je ne suis pas là pour faire la guerre ou entendre des gens me dire, clap clap clap, trop d'accord avec toi gros, ou bouhou, tu pars en freestyle très cher. L'objectif de l'auteur à travers le livre était d'apporté une pierre importante à une compréhension demeurant encore trop éludé par nos égo de survie, et le mien d'égo, justement, prend simplement son pied en jouant sans l'ombre austère d'un formalisme craintif et plein d'attente. L'important n'est pas l'injonction, ne doit plus l'être, et de franchement diriger nos convictions vers l'idée que désenclavés, nous ne le sommes jamais trop.
Ce que je tente de dire ici c'est à la fois, merci Henri, mille fois, mais aussi non, l'individu ne vit pas que pour la sacro-sainte information qui le fera survivre dans la teuté des autres quand il sera d'équerre. Même si c'est une possible lecture de l'évolution des espèce, rien n'est unilatéralement aussi couillon. L'individu est aussi la calèche, et si un jour la calèche à conscience d'elle même, elle est en droit de croire que le cocher et le cheval qui la tractent sont à son service, ou tout du moins, elle peut s'abreuver à loisir d'un spectacle si intime et lubrique (le fouet voyons !) La vérité ne s'exprime pas aux sens de l'humain à mon avis. Nous n'avons que nos propres bornes auxquelles nous amarrer, et notre poésie personnelle pour nous élancer, et l'exploration scientifique n'en est qu'une parmi d'autre, avec ses forces et ses limites, exprimant ses propres illusions qui ne sont alors plus seulement illusions, dès lors qu'on les a exprimé et passer d'autres réalités par leur crible. Voler serait il possible selon quelques hurluberlus qu'ils auraient tort de ne pas tendre l'oreille aux objections de la science, et la science aurait tort en retour de ne donner qu'un crédit fonctionnaliste au visage de la pleine candeur. Il y a quelque chose que l'on perd à ne pouvoir le voir, vraiment. Je suis certainement fou. Mais Henri aussi, et Trump, et Gépetto, et Mireille Mathieu, et tous les autres. C'est le carnaval des fous et le monde est un chapiteau, youlou youlou !