L’auteur pastiche les philosophes de son époque, en se plaisant à écrire un échange entre un parasite – c’est-à-dire un homme qui maîtrise l’art de se faire inviter chez les autres – et un certain Tychiade, qui s’étonne à juste titre de sa désinvolture. Maître de l’art du convaincre et persuader, notre parasite se perd dans des sophismes, références détournées à Homère ou Socrate, et nombre de raisonnements biaisés pour faire avouer à son interlocuteur qu’il n’est pas de discipline plus noble que la sienne. Le plus consternant dans tout cela, est que son point de vue fonctionne, et que l’on serait presque convaincu comme Tychiade que l’art de savoir profiter des autres est le plus sain du monde.

Plus qu’un traité comique, Eloge du parasite s’affirme comme une véritable critique des procédés parfois malhonnêtes des philosophes, ou des bons rhéteurs qui, en sachant y mettre la forme, sauraient faire croire n’importe quoi. Et n’est-il pas utile, après tout, de se rappeler à quel point il est facile de faire dire à un exemple pris au hasard ce que l’on veut ? Le piège se referme impitoyablement sur Tychiade, et on serait parfois tenté de se mettre à sa place, d’imaginer comment l’habile escroc ayant toujours réponse à tout saurait nous faire perdre aussi la tête.
Barbelo
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le 21 oct. 2014

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