Lire Eloïse, c'est plonger dans vingt minutes de bonheur à l'état pur ! C'est redevenir un enfant, c'est rire et sourire, c'est réaliser toutes les bêtises déjà réalisées ou qui restent à réaliser, c'est s'en laisser inspirer d'autres...
Dans aucune autre oeuvre jeunesse illustrée je n'ai trouvé cette symbiose entre le texte et le visuel. Déjà, en avance sur son temps, le roman présente bien des originalités parmi lesquelles la page qui se déplie (oui, messieurs, dames, dans un Folio !).
J'adore ce petit livre ; j'adore Eloïse et j'adore le formidable éloge à l'ennui que nous offre avec beaucoup de fantaisie son auteur. Eloge à l'ennui, vous direz-vous ? Oui, l'ennui de l'enfance, c'est-à-dire un ennui qui n'est pas triste mais coloré, un ennui fantaisiste duquel naît la plus superbe des créativités, celle de l'enfant ! Car, faites-en l'expérience et laissez un enfant seul "s'ennuyer" dans sa chambre plutôt que le laisser se lobotomiser les neurones devant le petit écran, c'est à ce moment-là que l'enfant, plein de ressources créera son univers, libérera son imagination, affirmera ses goûts et créera sa propre histoire faite de bêtises, d'expériences et de soliloques. Peut-être que, comme Eloïse, il transformera une boîte de mouchoir ou un coquetier en chapeau ?
Ah, au fait, vous voulez peut-être savoir qui est Eloïse ? C'est une gamine de 6 ans à l'imagination fertile qui vit avec sa Nanny à l'hôtel Plaza de New York. On ne lui connaît pas de papa et sa maman est en voyage ou en vacances. Son univers à elle, Eloïse, c'est l'hôtel, ses couloirs, ses hôtes, ses employés, ses ascenseurs et... son room service ! Un monde atypique pour une héroïne de roman jeunesse mais dont Eloïse tire le meilleur profit !