Polar et roman noir que cet Empty Mile de Matthew Stokoe.
Une histoire qui commence un peu comme celle de Rédemption de Matt Lenox (le prénom qui veut ça ?) : John rentre au pays (un trou perdu) qu'il a quitté voici une petite dizaine d'années, on ne sait trop encore pourquoi.
Il retrouve son père, mal aimant, son jeune frère, un peu retardé, et son ancienne petite amie, mail aimée.
Pour faire bonne mesure, un ancien pote également, qui a tourné voyou.
Bref, tous les ingrédients sont réunis pour un engrenage infernal : il suffit de quelques pages pour comprendre que tout cela va très très mal finir.
John est rongé par la culpabilité envers ceux qu'il a abandonnés, son frère Stan, sa petite amie Marla, ...
Bientôt le père sera victime d'une mystérieuse disparition, laissant derrière lui une tout aussi mystérieuse propriété où semble planer le parfum de l'or (et oui, il y en aurait encore ?) à Empty Mile.
Manquait plus que l’appât du gain !
Au fil des pages, John s'enfonce inexorablement dans les ennuis, allez disons plutôt dans les emmerdes. Et graves, les emmerdes. Et jusqu'au cou, il s'y enfonce.
C'est même d'ailleurs ce qui finit par gêner un peu au détour d'un chapitre ou deux : Matthew Stokoe force un peu la dose, franchement. L'accumulation finit par perdre toute crédibilité et on se serait bien passé des histoires un peu glauques et racoleuses autour de Marla par exemple. C'est un peu too much.
Mais c'est aussi le principe de ces romans noirs où inéluctablement le destin en marche broie les vies, les unes après les autres.
[...] Je vois d’ici les rouages se mettre en place dans ta tête.
Tu parles de le tuer ? Tu crois que je suis ce genre de type ? Que je
pourrais vraiment l’éliminer ? — Tu as envie que je te dise quoi ? Que
cela ne me pose pas de problème ? C’est ce que tu veux entendre ? — Je
ne veux rien. — Parce que ça ne me pose effectivement aucun problème.— Tu
Au rythme lent de la cambrousse US, un polar sans enquête et presque sans cadavre (du moins au début !) et un roman bien noir qui malheureusement, du fait de quelques maladresses, souffre beaucoup de la comparaison avec Rédemption.