Vincent est un jeune aristocrate de 16 ans. Bien élevé, racé, séduisant, avec "une peau de fille". En cet été 1916, les hommes sont absents, ils sont sur le front du nord et de l'est de la France. Probablement pas pleinement conscient de l'horreur quotidienne des tranchées, il fait sa première sortie dans le beau monde parisien. Il est approché par Marcel Proust, un vieil écrivain "pas joli" qui décide de faire de l'adolescent, qui ne manque pas de maturité, son ami intime. Une relation ambiguë se noue sous les yeux scandalisés de tous. Le même jour, Vincent tombe dans les bras d'Arthur, le fils de la gouvernante, revenu en permission pour quelques jours. Quand cette belle et triste histoire débute, ils sont loin de d'imaginer à quel point ils sont liés les uns aux autres ...
Et pendant ce temps, le lecteur que je suis, comme hypnotisé, déguste avec contentement le récit plein d'élégance du premier roman de Philippe Besson. Une amitié touchante, pleine d'allure, et une passion intense, vécue dans l'urgence. La narration prend la forme d'un dialogue verbal, puis d'une correspondance épistolaire. On ressent la constance de l'écrivain à vouloir choisir les bons mots dans chaque phrase afin que l'émotion jaillisse dans chacune d'elles. Cela fonctionne pour moi. J'ai eu la sensation de vivre de l'intérieur les émotions ressenties par les trois hommes. Il n'est pas étonnant que En l'absence des hommes ait lancé la carrière de Philippe Besson.