Un type (pas de nom, le héros) arrive dans un camping avec sa femme qu'il connaît à peine. Elle le quitte un jour après leur installation au moment où le patron du camping se met à boire au point de ne plus être capable de diriger le camping alors qu'une foule de gens arrive. Notre héros est nommé à la tête de ce bazar, sans trop savoir quoi faire.


J'aime bien le personnage du héros (il n'a pas de nom, mais l'auteur nous dit qu'en fait, peut être, il est lui même le héros de son livre, donc je vais l'appeler Arnaud). Je l'aime bien parce qu'il est de mauvaise humeur, qu'il critique tout : il est du type "blouson noir", en marge. Il est aussi très observateur et se rend compte de ses propres limites. Il sait qu'il est un peu con et lâche, il ne s'aime pas et comprend que sa femme l'ai quitté. C'est un clown triste.


Le style dénote pas mal de ce qu'on peut trouver ailleurs. Un critique (Gérard Collard, c'est écrit sur le quatrième de couverture, j'ai pas été bien loin pour le trouver) souligne qu'Arnaud pourrait être le fils spirituel de Ionesco et Desproges. J'aurai juste ajouté un autre nom, le chanteur Renaud.



  • Desproges : Pour l'humour noir et intelligent et le sens de l'observation


  • Ionesco : Le côté très absurde des situations


  • Renaud : le style "blouson noir", avec quelques touches de verlan



Ajoutons à tous ces bons ingrédients des situations totalement absurdes : tout part du fait qu'un touriste allemand tourne en rond depuis des semaines sur la plage en appelant sa femme qui s'est débinée. Une journaliste fait un papier dessus et PAF! tout le pays s'invite au camping. Découlent de ça toutes sortes de situations (des suicides, des suicides, des déceptions amoureuses, des abandons) que Arnaud doit gérer. Il fait avec les moyens du bord, mais c'est pas une réussite totale. On éprouve beaucoup de sympathie pour ce pauvre homme qui se démène. On a envie qu'il réussisse.


Le ton du livre est très sombre, en complet décalage avec les personnages, juste un peu perdus. Ils sont complètement dépassés par la situation et bon, honnêtement, c'est normal.


Les personnages secondaires sont aussi attachants et en général, c'est symptomatique d'un bon livre.

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Créée

le 7 nov. 2014

Critique lue 235 fois

Angie Scott

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