Deux riches parisiens quittent la capitale pour aller se ressourcer à la campagne. Ils pensaient y trouver un univers bucolique, doux, harmonieux. Après tout, près de la terre, de l’origine, comment les gens pourraient-ils être mauvais : ils sont plus proches de l’état de nature cher à Jean-Jacques ! Et bien non. Ils n’avaient pas pensé aux conditions de vie matérielles, rustiques, au bord de la modernité. Non… en deçà de la modernité. La paysan est mesquin, cupide, médisant, et hypocrite.
C’est la douche froide.
C’est surtout un roman sur les relations homme-femme, qui, sous certains aspects, annoncent le cycle des jeunes filles de Montherlant. L’union du couple est mis à mal, tant par la maladie de la femme, faiblesse physique qui l’enlaidit et la rend impropres aux relations charnelles jadis si appréciées du mari. Elle finit par y voir le reflet de ces paysans grossiers dont elle partage le sang. Ne faut-il pas rester entre soi ? S’unir avec ceux d’un autre monde, d’une classe sociale, est-ce tenter de concilier l’inconciliable ? Elle, de son côté, finit par le mépriser pour son intellectualisme qui le rend impropre aux questions pratiques ; son intellectualisme pur l’amène à remettre en cause sa virilité. C’est que l’absence de relations charnelles l’empêche de démontrer sa virilité.
Finalement, le couple fuit, ébréché, abandonnant, de manière déchirante, ce pauvre chat malade aux serres de ces paysans cupides. C’était le substitut à l’amour filial que le couple, sans enfant, n’a jamais pu avoir. Comme avec un enfant, c’est l’épouse qui était le plus attachée au chat, lui donnant l’amour qu’elle aurait donné à son fils, et qu’elle aurait dû donner à son mari.
Cruel.