le cinquième cinquième Beatle.
Il y a eu tellement de cinquième Beatle...
George Martin, Brian Epstein, Stuart Sutcliffe, Pete Best, Neil Aspinall, même Hopkins ou Clapton ont eu droit à ce prestigieux épithète.
Parmi eux, celui qui mériterait certainement le plus ce qualificatif pourrait bien être l'ami Geoff. En effet, ce dernier fut, et c'est une des révélations de ce livre, beaucoup plus que George Martin, l'artisan du son, l'instigateur des trouvailles, le réalisateur des idées folles des fab four.
Ce livre est capital à plus d'un titre.
D'abord parce que les livres provenant de sources "premières" se comptent sur les doigts de deux mains.
Ensuite parce que grâce à ce témoignage, on comprend encore mieux ce qu'a signifié pour ces quatre provinciaux le fait d'entrer dans une maison vénérable mais désuète au tout début des années 60, dans ce que cela pouvait révéler d'archaïsme, de rigidité et de règles obtues. Ce n'est pas tant enregistrer sur un deux pistes ou quatre pistes des chefs d'oeuvre comme Sergent Pepper qui relève de l'exploit, mais c'est plus d'être parvenu à utiliser un micro en dehors de l'usage prévu pour lui chez EMI qui fut héroïque.
Et, au delà de ces aspects fondamentaux, c'est également la quantité d'anecdotes futiles ou savoureuses qui traversent le récit qui rend la lecture de ce "en studio avec les Beatles" si passionnante. Comment les accidents, le hasard a pu intervenir fortement dans l'élaboration des albums légendaires que les Beatles enregistraient en série.
Tout le monde connaissait la difficulté qu'avait eu, par exemple, George Harrison pour pondre ses premiers solos (celui de Hard Day's Night accéléré pour pouvoir coller au rythme), Geoff nous en donne bien d'autres éléments tangibles.
Les différentes personnalités des quatre de Liverpool s'affinent grâce à ce livre riche, et c'est encore une fois l'occasion de se replonger, pour la 3 millionième fois, dans l'oeuvre absolue et totale de ces petits gars fabuleux.
Geoff a eu sa part de mérite.