Enfance
8.1
Enfance

livre de Maxime Gorki ()

Voici le premier tome d'une autobiographie de Maxime Gorki véritable prodige littéraire. Nous suivrons la suite de sa vie en lisant "En gagnant mon pain" et mes "Universités". Les descriptions de personnages et de paysages de cet amoureux de l'Homme et de la Nature sont tout simplement fabuleuses. Dans ce tome il raconte tel l'enfant qu'il était et parvient à nous tenir en haleine avec des évènements parfois assez banals. Encore un artifice littéraire extrêmement bien mené car on suit les péripéties à travers les yeux de ce "mino" comme s'il était toujours petit. Pour ce gamin le monde est cruel et incompréhensible car il est confronté à des adultes plutôt stupides/brutaux ou malheureux ou les deux ne lui expliquant rien. Dans de nombreuses familles dans tous les pays du monde et à toutes les époques, le non dit, le fait de vouloir faire bonne figure aux yeux des autres sont des poisons qui gangrènent la vie familiale et bousillent des êtres en devenir. Quand on voit de telles conditions de vie, les cicatrices profondes laissées on ne peut qu'être étonné et heureux de constater l'ascension de Maxime Gorki vers des cimes littéraires que bien peu d'écrivains atteignent. Il est un raconteur d'histoire très poétique et cultivé qui imprègne de toutes les émotions humaines les scènes de la vie de tous les jours. Quand cet ouvrage se termine Maxime a déjà tant subi a moins de 12 ans ! Les dimensions historiques (contexte) et politiques aussi sont indéniables puisque l'on découvre la pauvreté et la misère intellectuelle qui conduiront à la révolution russe de 1917.
Cet autobiographie violente et sordide quant aux rapports humains et aux mœurs du peuple Russe est à rapprocher de celles non moins splendides de Charles Bukowski "Souvenirs d'un pas grand chose" et de "Mort à crédit" de Louis Ferdinand Céline. Hors tout la vie misérable arrive à produire ces êtres plein de sensibilité qui nous émerveillent par les mots qu'ils couchent sur le papier comme des larmes d'expiation.

SombreLune
9
Écrit par

Créée

le 6 avr. 2022

Critique lue 72 fois

4 j'aime

SombreLune

Écrit par

Critique lue 72 fois

4

D'autres avis sur Enfance

Enfance
Simple-Partage
9

Brutal...

Dans l’intimité brutale d’une famille par les yeux d’un enfant qui lui-même subit cette brutalité. Une bonne partie est dans la maison des grands parents, avec des chapitres assez long, pourtant, par...

le 6 sept. 2024

1 j'aime

Enfance
Jduvi
7

Lettre d'un jeune poète

Privé de son père mort très jeune et de sa mère qui doit gagner sa croûte, Gorki est élevé par ses grands-parents dans une maison familiale où se côtoient, outres les patriarches, ses deux oncles,...

le 4 févr. 2023

Du même critique

La Mort est mon métier
SombreLune
10

Les rouages de la solution finale

Que ce soit bien clair : préparez-vous à une plongée dans l'horreur ! La brutalité, la bestialité montrée, sans concession, sans pathos,sans arrondir les angles, sans rien cacher, sans se voiler la...

le 22 nov. 2017

26 j'aime

17

Never for Ever
SombreLune
10

Envoûté par la sorcière du son !

Est-ce que Kate Bush est une sorcière ? Oui ! Elle est une magicienne une grande prêtresse du son, du piano, des mélodies, des ambiances tour à tour éthérées, planantes, évanescentes voire surannées...

le 19 déc. 2015

25 j'aime

18

Alchemy of Souls
SombreLune
9

Le seigneur des â.........mes de l'orient

On croit avoir tout vu en matière d'Heroic Fantasy, on croit que la pureté de Tolkien est inégalable, on croit c'est pas demain la veille qu'une série fantastique va pouvoir détrôner, à tout le moins...

le 19 févr. 2023

22 j'aime

11