Critique rapide en deux points.
D'abord, si la puissance de projection technologique de Zelazny, associé ici à Saberhagen, est énorme le livre lui est passé par une autre jambe du pantalon de l'univers. Automatisations via l'informatique, réseau global de données, jeu sur la visualisation de ces données et sur leur protection, changement de paradigme énergétique, armements solaire, laser, etc. Il y a beaucoup d'idées intéressantes... mais qui n'ont pas anticipé la 'nomadisation' à outrance ni l'ultra-connectivité. Dans un univers faisant fi de la politique et du moindre aspect social ou développement humain. Du coup ça en fait un exercice de style uchronique (pour le lecteur) assez plat et froid.
Ensuite sur le personnage principal et l'intrigue. On nous ressert ici presque à l'identique la trame des Neuf princes d'Ambre. Amnésie totale qui se fissure, plongeon dans une action débridée sans savoir encore de quoi il retourne, anciens proches qui resurgissent "mais dans quel camp sont-ils ?", etc, etc. Même la projection de Don/Steve dans le flux informatique évoque grandement le voyage des ombres. Le tout à la première personne et avec le même type de psychologie que Corwin en son temps, la magie des rejetons d'Obéron en moins.
Çà en fait un polar techno passable, mais daté, dans un univers en décors-carton. Une déception quand on sait ce dont Zelazny est capable.