"Entre Hommes" ,qui a été réédité en Argentine en 2021 (pour ses 20 ans) est un voyage délirant dans un Buenos Aires violent, celui des années 90, celui qui était à un pas de la faillite qui arriva finalement en décembre 2001 lorsque la crise éclata. Un polar très noir qui ne lâche à aucun moment le lecteur qui fut publié, justement, dans cette argentine chaotique de 2001 ce qui explique qu'il passa pratiquement inaperçu. Puis peu à peu, il trouva des lecteurs qui se le recommandait de bouche à oreille, avec enthousiasme. Car c'était un polar qui permettait de comprendre parfaitement tout ce qui se passait dans les rues argentines: le désastre social et économique, la débâcle politique, cette atmosphère sombre et désastreuse qui recouvrait tout.
L'une des choses les plus impressionnantes de ce roman est l'intensité et la rapidité vertigineuse avec lesquelles l'histoire est racontée. Le style de l'auteur est assez original et impeccable. On ressent en le lisant comme une montée d'adrénaline. la trame bénéficie d'un ton d'un rythme, d'un style. Et surtout d'une langue très travaillé d'une écriture très pointue qui parvient en même temps à capturer la langue argentine le langage de la rue et des bidonville et le roman oscille entre les deux et on note la finesse et le ton si différent du Castillan. La langue est ce qui fait de ce polar déjà intéressant un roman de haut vol.
Germán Maggiori signe un polar vertigineux, frénétique et saturé d'adrénaline.