Devoir attendre toute une année avant de pouvoir retrouver des personnages qui nous sont devenus chers, c'est frustrant, difficile, voir carrément de la torture mentale. Bon j'exagère un brin, mais tout de même, on se rend compte combien ils nous ont manqué dès la lecture des premières lignes. On ressent une sorte de soulagement salvateur et on n'a guère envie de dévorer le tome que l'on a entre les mains (même si en fait, on n'attend que cela) tant on redoute de nouveau de devoir les quitter encore une fois.
Bon, savourons déjà notre plaisir de retrouver le moine et le commissaire aux morts étranges lors de leur trajet retour depuis Venise qui évidemment ne pouvait se passer simplement. Comment des personnages aux destinées extraordinaires pourraient voyager de manière ordinaire. Il faut toujours que leur chemin croise quelques mystères ou énigmes.
Si j'ai déjà évoqué le fait que le moine m'a souvent fait penser au personnage principal du roman « Au nom de la rose », je puis dire que cette fois le rapprochement est encore plus évident. Frère Guillaume, voilà un nom qui résonne dans ma mémoire et que j'associe très évidemment à celui de Guillaume de Baskerville. Et que dire de l'abbaye ? Sans parler des autres mystères qui se multiplient dans ce petit village. L'ambiance est parfaite tout y est bien noir, sombre et diabolique. Brrrrr pas vraiment le genre de petit village où l'on aurait envie de s'arrêter longuement que ce soit au XVIII ème ou même de nos jours.
Volnay est amoindri physiquement, mais cette faiblesse passagère lui ouvre un large passage vers des ressentis plus aigus et une acuité plus fine encore. Ses blessures à l'âme l'aiguillonnent également. Bref, il n'en devient que plus fort encore et on aime cela. Comme tous les protagonistes, il n'est point parfait ou infaillible, mais il apprend beaucoup de ses erreurs ou expériences de la vie. Il souffre, il pose un genou à terre et se redresse peu à peu.
En finalement peu de temps, il va s'en passer des choses. On n'aura pas le temps de s'ennuyer ! Les pages se tournent, encore et encore...
Parfois, on se croirait dans un des opus "L'exorciste" ou encore "La bête du Gévaudan", "Le pacte des loups"... C'est grâce à l'écriture de l'auteur qui reste ultra visuelle et qui plonge le lecteur dans un long métrage crée par son imaginaire et le support fournis par l'écrivain.
Ce dernier laisse une fois encore une place de choix aux femmes. C'est tout sauf fortuit. Il remet un certain nombre de pendules à l'heure si j'ose dire et sans être ultra féministe, il appuie là où il faut, ce que j'apprécie.
Comme toujours, cet épisode dans la saga des enquêtes du commissaire aux morts étranges et du moine hérétique est fort bien écrit, documenté et complet. On regrette juste de devoir attendre une année complète avant de découvrir la suite, mais ce laps de temps est nécessaire pour garantir cette qualité d'écriture.