Le Name Dropping pour les Nuls
J'aime Eric Chahi, sa façon de de s'exprimer, sa générosité et la plupart des jeux qu'il a fait ou auxquels il a contribué. Le bouquin regorge d'ailleurs d'infos sur ses jeux les plus anciens, un peu moins sur les jeux récents, et rien que pour ça vous pouvez foncer l'acheter. Par contre, j'ai décidément un problème avec le style Daniel Ichbiah.
Après Michel Ancel, Daniel Ichbiah (ré)écrit l'histoire d'Eric Chahi (Les Visiteurs du Futur, Another World, Hearth of Darkness, From Dust) qui est pour moi, effectivement, l'un des Grands Noms du Jeu Vidéo. Et, une nouvelle fois, ce que je retiens du bouquin c'est cette désagréable impression que Daniel Ichbiah part dans des délires très personnels.
Que l'auteur d'une biographie enchaine les références à des films, des livres, des jeux quand ceux-ci ont un rapport avec le sujet traité, c'est tout à fait logique. C'est une façon comme une autre de découvrir la personne qu'on suit à travers des oeuvres de telle ou telle époque. Mais, et c'est ce que j'ai trouvé de plus irritant dans ce bouquin, les références sorties de nulle part sont également très nombreuses.
L'exemple le plus flagrant, c'est ce chapitre sur From Dust qui commence par une référénce à...Avatar. Ok, oui, From Dust et Avatar sont des oeuvres contemporaines, mais où est la choucroute dans ce rapprochement que l'auteur fait (ou ne fait pas, on ne sait pas bien) ?
Et pourquoi, dans ce dernier chapitre rachitique sur l'avenir du créateur, cité plusieurs jeux à la suite (Braid, World of Goo, Cave Story, Aquaria, Tiny Wings) et ne donner que le nom du créateur de Tiny Wings. Ce n'est pourtant pas le jeu le plus marquant dans cette liste ! Je ne comprends pas la logique, alors j'imagine que c'est un choix délibéré de l'auteur qui ne peut décidément pas s'empêcher de citer des références qu'il a lui, mais pas son sujet.
Quand je lis une biographie, j'avoues que ce qui m'attire c'est avant tout d'en apprendre plus sur la vie de l'homme ou de la femme qu'on suit. Mais je me fous bien de savoir ce que pense l'auteur. Du coup, à l'image de cette phrase qui conclue le livre "Car il est des créateurs qui s'effacent devant leur oeuvre...", j'aurai aimé que Daniel Ichbiah s'efface un peu devant son sujet.