Avec ses 500 pages, cet ouvrage revient en détail sur la carrière d'Eric Rohmer en mêlant habilement biographie et analyse filmique. C'est donc l'occasion de (re)découvrir en détail ce cinéaste au parcours plus qu'atypique puisque ce n'est véritablement qu'à 25 ans qu'il commença à regarder des films, ayant jusque là privilégier la littérature.
Il percera alors très vite dans le milieu de la critique en rejoignant les Cahiers du cinéma (aux côtés de François Truffaut, Jean-Luc Godard, etc...) pour lesquels il rédigera des articles avec comme idée principale que le cinéma est le nouvel art classique du XXème siècle, le seul capable de retranscrire une certaine vérité dans ce qu'il montre.
Une certaine vérité... Cette maxime, il l'appliquera lorsqu'il passera derrière la caméra en évitant tous les artifices propres au cinéma (décors en studio, musique extradiégétique), et ce afin de ne pas altérer la réalité filmée et les moments de grâce qui s'en échappent. Fort dans l'esprit de la Nouvelle Vague, cette manière de tourner lui permettra de produire la plupart de ses films (hormis les historiques) pour des budgets dérisoires et d'ainsi, avoir une liberté artistique énorme, ce qui explique la grande cohérence de son oeuvre s'étalant sur près de 40 ans.
Bref, plus qu'une biographie, cet ouvrage est également un moyen de découvrir tout un pan du cinéma français et de la philosophie qui y est attachée.