En 1875, Henry James est un jeune auteur à l'aube de sa vocation. Il a déjà écrit un certain nombre de romans et commence à se faire un nom en Amérique. Mais il n'a pas encore des moyens financiers conséquents et pour pouvoir partir plusieurs mois en Europe, il décide de se faire appointer par un journal new-yorkais auquel il fournira de façon régulière des chroniques de la vie parisienne.
Car c'est Paris qui l'attire. La ville lumière récemment transformée par le Baron Haussmann. En vingt lettres, de l'automne 1875 à l'été 1876, Henry James parle de la capitale, des expositions qui s'y tiennent, des artistes et des oeuvres exposés. Des monuments, des soirées mondaines. Il se fait volontiers juge, donnant son sentiment d'américain sur une société européenne. Il se fait également critique d'art. Sa prose est souvent ampoulée et plutôt barbante. Le Henry James journaliste n'a pas le talent du romancier. Loin de là. Et ce n'est pas ses escapades à Chartres ou à Etretat qui apportent un intérêt à cette compilation.
Le journal américain qui l'employait a d'ailleurs interrompu son contrat. Ses articles n'intéressaient personnes. L'écrivain en fut vexé et il est notoire que cette expérience manquée dans le journalisme est la source de son ressentiment envers la presse, et notamment la presse people, qui transparaît de façon si évidente dans certaines de ses œuvres : comme Reverberator ou Les Journaux.