Musso sent-il la honte poindre quand il écrit, ou bien le plaisir qu'il procure à beaucoup (en attestent les millions d'euros engrangés) annihile-il dans son esprit l'émergence d'un semblant de culpabilité? Non, pas de remords chez cet "écrivain" mais au contraire l'illusion du "talent" justement récompensé et le contentement de celui ayant composé une oeuvre qu'il croit riche de sens.
Quels sont les principaux ingrédients de la recette? Une avalanche de clichés en tout genre déversés jusqu'à la nausée et de situations stéréotypées à l'extrême, le tout enrobé d'un style d'écolier consciencieux satisfait de sa prose. Y ajouter l'histoire que l'on peut dans le cas présent qualifier de débile.
Musso est sans complexe: chaque chapitre introduit l'aberrant scénario qui se poursuit page après page d'une très brève citation (vide de sens tel qu'il les extirpe de leur contenu) de grands écrivains ou philosophes (Nietzche, Epictète...). Hilarante opposition entre le génie humain et la fange littéraire à la recherche d'immenses figures pour se légitimer. La mixture s'en trouve ainsi enrichie d'un zest supplémentaire de ridicule faisant qu'au final le déplaisir ressenti en lisant Musso n'est pas total. La crise de rire n'est jamais loin.
Mais un sale goût de supercherie et d'escroquerie domine largement à la consommation de ce produit (que je n'ai surtout pas acheté) vendu et avalisé par une société médiatique tirant vers le bas pour prétendument adhérer au goûts et aspirations de la majorité.
J'ai voulu me rendre compte du phénomène, j'ai vu. Un sommet de nullité est atteint.