Et devant moi, le monde par Nina in the rain
Encore une fois je cherche à lire la totalité de la bibliographie d'un auteur, Joyce Maynard, dont jusqu'ici je n'avais lu qu'un seul roman : Long week-end. Je ne peux que vous conseiller ce petit roman dont j'ai peut-être bien parlé sur le blog, il faudra regarder. Bref, cette auteur(e) américaine m'avait été conseillée par blondinette (que je ne vois définitivement plus, elle doit avoir changé de poste) et c'était une réussite.
L'objectif de Et devant moi, le monde est plus trouble. J'ai généralement du mal avec les autobiographies, surtout lorsqu'elles présentent autour de leur auteur des personnages connus. Or, ici, Maynard raconte sa vie et, surtout, son aventure avec Salinger. Et je me trouve avec ce texte dans le cas exact dont je parlais il y a quelques temps : un roman dont on peut sans souci dissocier le fond et la forme (et si vous ne vous souvenez pas tant pis pour vous vous n'avez qu'à suivre. Ou alors faire une recherche, j'ai mis un moteur rien que pour ça). Donc, ici, on a un texte bien écrit, fluide, agréable à lire mais dont le fond est inintéressant. Enfin, inintéressant, j'exagère. L'enfance, la jeunesse, la vie d'épouse et de mère d'une jeune femme choisie pour être «la voix de sa génération», ce n'est pas totalement inintéressant, mais bon ce n'est généralement pas trop ma came.
Quant à la partie sur Salinger, elle a eu un aspect positif : elle m'a donné envie de (re)lire l'Attrape-Coeur. Je mets «re» entre parenthèses parce qu'en fait je ne me souviens plus si je l'ai lu ou non, il me semble qu'il est dans la bibliothèque. Pour le reste, oui, il s'est comporté comme un salaud avec elle mais ma foi je n'ai pas la sensation que s'il avait été un autre homme ça aurait été très différent, puisqu'elle même n'avait pas lu ses romans avant de le connaître. Un gourou dingue comme ça, pas besoin qu'il soit auteur pour qu'une gamine de 18 ans soit fascinée par lui ... J'ai été gênée par cette incursion dans la vie d'un homme connu alors qu'il me semble que l'histoire se serait bien passée de son nom. Une transposition sur une héroïne plutôt qu'un roman à la première personne m'aurait probablement mieux convenu. Non pas au nom d'un quelconque respect dû à un homme célèbre mais plutôt à cette différence importante pour moi entre un roman et un tabloïd.
Au final, Et devant moi le monde est un roman que j'ai apprécié lire avec une petite pointe de mauvaise conscience et, par moments, des pages d'ennui franc. D'une enfance américaine dans les années soixante à la vie domestique d'une mère célibataire. On se plonge dedans, on en ressort par moments comme en apnée. Ma foi, pourquoi pas ...