Mateo et Rufus, deux adolescents, reçoivent un peu après minuit un appel de Death-Cast qui leur annonce qu'ils vont mourir au cours de la journée. Dès le début, on sait donc que nos deux héros vont inévitablement mourir à la fin du livre. Pourtant - et on s’en rend vite compte - ce qui va être important n’est pas la fin mais la journée - la vie - qu’ils vont vivre à partir du moment où le compte à rebours est enclenché. 24 heures pour vivre une vie, pour vivre leur vie pleinement.


On s’attache inéluctablement aux personnages même si on sait comment tout cela va se terminer pour eux. Plus les pages défilent, plus le compte à rebours s’égrène, et moins on veut continuer à lire (et pourtant on y prend tant plaisir!) - car on sait que chaque page rapproche les deux héros de la mort.


« On approche un peu plus de la mort à chaque minute qui s’écoule, dans un monde qui veut notre peau. »


L’application « Dernier Ami » réunit deux personnages à l’opposé l’un de l’autre et qui vont pourtant se trouver, se compléter, se faire vivre. D’un côté, il y a le rebelle et passionné Rufus, de l’autre, le peureux et naïf Matéo. Le charme est là, indéniablement, on est forcément charmé par l’étrange et détonant couple que forment Mateo et Rufus. L’amitié qui se crée et qui va les lier est d’une rare beauté. Ces deux héros, chacun écorché différemment par la vie, vont se confier leurs peurs - pour mieux les dépasser - leurs espoirs - pour mieux les vivre -.


Il y a une simplicité - dans le style d'écriture, dans le comportement des personnages - qui aurait pu, dans un livre différent, me faire lever les yeux au ciel. Les phrases mièvres et bateau, entendu et réentendu à n’en plus finir (rabacher) abondent (avec parfois peu de naturel) : « tu m’as fait vivre », « je ne me suis jamais senti aussi vivant » « vit comme si c’était ton dernier jour » blablabla - phrases qui habituellement m’énervent au possible, m’exaspèrent. Et pourtant, impossible d’être exaspérer en lisant ce roman, on ne peut qu’être touché par l’histoire - qu’on aime le mièvre ou non. L’histoire des deux personnages nous émeut, nous remue. C’est beau et c’est terrible, c’est rempli de joie et pourtant triste à pleurer.


Point négatif - mais vraiment superficiel :
le vocabulaire « soi-disant » familier qu’utilise Rufus m’a dérangé/énervé - à la fin de ses phrases, il ajoute « wesh » - comme s’il suffisait de dire wesh en fin de phrase pour faire de son héros un caïd (ou un ado)


« Et ils meurent tous deux à la fin » est un roman qui se révèle - malgré son triste thème - très lumineux. La naiveté de Mateo apporte une vraie fraicheur au roman, une vraie luminosité. Mais c’est l’amitié étonnante et détonante entre les deux personnages qui fait véritablement toute la beauté et la clarté du roman.


« Et ils meurent tous deux à la fin » délivre un très beau message : c’est un roman qui donne envie de profiter de la vie - à lire et à relire, à tous âges!


Que feriez-vous s’il ne vous restait qu’un jour à vivre ?


https://attrape-mots.blogspot.com/2018/06/mon-avis-sur.html

attrape-mots
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le 9 juin 2018

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