Vianesque !
Vian disait grosso modo a propos du choix des titres de ses romans qu'il avait peu d'importance, que nous lecteurs nous finissions par les oublier apres avoir lu quelques pages. Et pourtant que ces...
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le 20 mars 2017
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Vian disait grosso modo a propos du choix des titres de ses romans qu'il avait peu d'importance, que nous lecteurs nous finissions par les oublier apres avoir lu quelques pages.
Et pourtant que ces titres sont marquants et si révélateurs du style et plus largement de l'esprit de Vian ! J'irai cracher sur vos tombes., Les morts ont tous la même peau. enfin ici Et on tuera tous les affreux. Un pouvoir d'évocation sans pareil. Bref on pourrait presque deviner avoir affaire à un Vian simplement en lisant le titre.
Mais Vian c'est évidemment encore bien plus qu'un titre. On retrouve le style de Vernon sullivan (pseudonyme sous lequel Vian publia son roman) qui n'est pas celui de l'auteur de l'arrache-coeur ou de l'écume des jours mais qui de tous les Sullivan que j'ai lu s'en rapproche le plus.
On retrouve également la thématique omniprésente dans la littérature de cet auteur de la sexualité, de l'érotisme voire de la pornographie. Avec des scènes lubriques poussées a l'extrême et qui ponctuent le roman de part en part.
Encore une fois mais de façon plus prononcée contrairement à J'irai cracher sur vos tombes (Ma critique) Vian nous offre un pastiche de polar noir à la fois burlesque et absurde avec son intrigue malgré tout bien ficelée, ses tensions et rebondissements.
On retrouve enfin l'humour et le sens de la formule de Vian qui dans Et on tuera tous les affreux est plus marqué.
J'évite de justesse un camion qui s'apprêtait à me faire voir sa
marque de tout près et pense à du pudding à l'avoine pour faire tomber
ma tension artérielle. Je déteste le pudding à l'avoine : ma mère m'en
faisait manger des kilos quand j'avais onze ans et j'étais obligé
d'aller me chatouiller le gosier avec la queue du chat pour restituer
à Dieu la part du pauvre.
Vianesque ! Du Boris Vian tout craché.
Un très bon livre qui m'aura cependant déçu sur son aspect philosophique. Une reflexion pauvre et grossièrement amenée sur la normalité au travers de la thèse Eugeniste défendue par l'un des protagonistes et débattue par la suite par notre héros Rocky Bailey et l'un de ses compères.
Et même lorsque l'on considère que ce roman a été publié en 1948, c'est a dire peu de temps après la Shoah, la réflexion porté par ce roman ne me semble pas si "révolutionnaire" que cela.
Edit : Sans doute me trompé-je sur ce dernier point, le fait est que d'un point de vu éthique ce roman a perdu beaucoup de sa puissance aujourd'hui.
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le 20 mars 2017
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