Les sagas familiales de grandes familles bourgeoises, c'est un de mes petits péchés mignons. J'adore Orgueils et Préjugés ou encore Downton Abbey, alors que les personnages sont à des lieux de la moindre de mes préoccupations. J'étais donc ravie de découvrir cette nouvelle famille artistocratique, dont les hommes occupent les hauts postes de leur entreprise familiale et dont les femmes règnent sur leur équipe de domestiques.
Le temps s'écoule très lentement lorsque nous ouvrons le livre, avant que la famille ne parte pour sa maison de vacances au bout d'une bonne centaine de pages. La vie à Londres, au quotidien, est celle qui est pleine de parenthèses et d'évènements sans importance, alors que les vacances en deviennent la respiration et les retrouvailles. Si cette longue introduction permet de dresser un cadre, une ambiance qui se veut héritière de celle, feutrée et bourgeoise, de Jane Austen, l'ennui pointe. Les dialogues sonnent creux, factices, et les personnages juste effleurés. Londres ne leur réussit pas.
Dans leur écrin du Sussex, nous approchons enfin mieux chacun, qui se dévoile. Nous découvrons aussi les parents, pilliers de cette famille, mais surtout Rachel. Tante Rach, appréciée tant par les adultes que les enfants, aimée de sa compagne Sid avec qui elle partage ce secret, c'est un personnage lumineux qui m'a beaucoup touché.
Ce que j'ai beaucoup apprécié c'est que les drames des enfants sont traités avec la même importance que les drames des adultes, chacun étant le reflet, à son échelle, de la société dans laquelle le personnage évolue : grossesse non-désirée, harcèlement scolaire en pension, terreur de la prochaine guerre à l'ombre des cauchemars de l'ancienne, perditions amoureuses, avortement ...
Deux grandes parties dans ce roman, pour deux étés familiaux, qui donnent envie de découvrir la suite.