Claire Marin, avec cet essai sur la thématique de la place ( qu’elle soit spatiale, affective, familiale ou autre) s’interroge sur la question existentielle pouvant animer un individu face à ses choix ou ses postures. Avec des références philosophiques ( Perec, Deleuze entre autres), d’autres plus ancrées dans la fiction ( Zweig, Marguerite Duras ou Virginia Woolf) où le réel ( Simone Weil ou Delphine Horvilleur), l’autrice esquisse un panorama assez exhaustif de la place voulue, subie ou mal occupée. Claire Marin préconise de bien cerner sa position, d’en faire quelquechose malgré le mécontentement ou la sensation d’échec, mais surtout d’avoir un droit de la changer en connaissance de cause car tout chemin de vie n’est jamais calme ou linéaire.Elle rappelle aussi l’interdépendance du corps et de l’esprit, qu’une sorte de boussole intérieure ou de manifestations physiques nous alerte quand notre place ne nous convient pas ou nous échappe. Cet essai constate, propose des fils d’évolution sans les ériger en solutions miracle et finit par estimer que se mettre une pression sur sa place n’est pas pertinent, qu’il vaut mieux s’interroger sur nos choix en ne sentant pas marginalisé. Claire Marin a bien cerné son sujet et sa façon de penser,tout en n’étalant pas sa science ou un certain académisme ( le travers de beaucoup d’essayistes), est véritablement remarquable.