La majeure partie de l’œuvre de Hold Your Own (Etreins-toi) repose sur la quête de l'identité de genre du narrateur.rice, probablement l'auteur.e d'ailleurs, vu que Kae Tempest s’identifie comme non-binaire. Pas dénuée d'intérêt mais du mien en tout cas. Il y a parfois ces poésies qui vous marquent par des domaines inexplorés ou au contraire le confort de la lecture, ici, je ne sais pas trop quoi en penser, je ne me situe dans aucun de ces deux schémas.
Le recueil est politique. Attention, par politique, je sais que toute œuvre l'est déjà mais ici, rien n'est sous-entendu, le politique n'est pas dénoncé ou mentionné par des intrigues, par des curiosités, par de l’implicite mais comme un sujet à part entière, c'est un recueil qui prend pour thématique la lutte pour la reconnaissance dans un système normé, patriarcal et capitaliste. Cela peut procurer deux effets sur le lecteur. Le premier est un rafraichissement violent qui fait du bien (comme le titre de cette chronique qui est un poème extrait de l’œuvre qui m'a agréablement frappé) mais le plus souvent, à mes yeux en tout cas, cela aura pour effet d'enfoncer des portes ouvertes. Autrement dit, le monde décrit par Kae Tempest ne m'a pas été d'une grande découverte, le monde va mal et est paumé mais... Pas plus ? Pas moins ?
J'y ai pourtant corné quelques pages, pour me souvenir de quelques belles idées par ci et par là mais quand je me replonge dedans, je suis un peu dubitatif. Cette poésie est aujourd'hui abondante et je crois que je préfère d'autres auteur.e.s sur ce même sujet.
Mais d'après ce que je vois dans la note, le recueil plaît et c'est tant mieux, il faut aussi rappeler que les sujets découverts et travaillés d'aujourd'hui étaient le matériau brut et enseveli d'hier.