La passion du vide
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Pour une première lecture de 2023, on aura vu plus gai. J'arrivai vers Houellebecq avec pas mal d'a priori. L'homme, cela ne demande plus aucune preuve, me rebute. Je savais pas contre l'écrivain apprécié, réputé. Je pense avoir compris pourquoi. On ne peut que reconnaitre qu'il manie le sarcasme comme peu le font. Un humour froid et perçant pour un jugement acerbe, amer. Ce style lui permet de dépeindre un tableau des déboires causés par le libéralisme dans les 90s très fin, bien qu'affligeant. Ajoutons à cela certaines envolées lyriques et on obtient un livre fin, qui se lit facilement.
Mais c'est dans le fond que j'émet de grandes réserves. L'extension du domaine de la lutte qu'il appelle de ses voeux semble obligatoire en 1994. De ce livre se dégage une déprime profonde, justifiée mais qui semble parfois s'attaquer aux mauvais maux. Je ne suis que peu convaincu par son parallèle entre libéralisme économique et sexuel, réduisant l'homme à une créature soumise à des pulsions primitives, considérant que le sexe est un du. On peut en effet trouver dans ce livre les bases d'un concept aujourd'hui utilisé dans les milieux masculinisées : la misère sexuelle, concept légitimant la violence d'un homme "privé" de sexe envers une femme pour assouvir des pulsions qu'il ne pourrait contrôler. Plus largement, je ne partage pas du tout son obsession par rapport au sexe, qui trahit son grand pessimisme de la nature humaine.
Enfin, on ne peut cautionner l'indéniable misogynie de Houellebecq, dans ce livre rythmé par des descriptions dégradantes et objectivantes des femmes qu'exprime le narrateur, et au travers duquel on voit percer le regard que porte l'auteur sur le féminisme.
Créée
le 3 janv. 2023
Critique lue 5 fois
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