BELLE HISTOIRE DE VIE
Sur fond de l'histoire d'un père, poète homosexuel qui doit élever seul sa fille de 2 ans suite à la mort de sa femme, on découvre dans ce livre, très bien documenté, l'univers de la communauté gay...
le 18 avr. 2017
3 j'aime
Après la mort de sa mère dans un accident, Alycia Abbott a déménagé à l'âge de deux ans avec son père en plein coeur culturel de San Francisco, dans le quartier de Haight-Ashbury. Elle y a grandi de 1974 à 1988 parmi les amis et les amants de son père, traînée dans les séances de lecture de poésie, immergée dans le monde littéraire et militant. Elle a vu les vagabonds hippies remplacés par les sans abris punks amateurs de drogues dures, qui s'étalaient sur les trottoirs et se battaient sous sa fenêtre. Elle a vu la foudroyante hécatombe des jeunes homosexuels contaminés par le sida, et a accompagné son père pendant la dernière année de sa vie, 1992.
De 1988 à 1991, elle était partie étudier à New York puis à Paris.
Sur cette période, le livre se consacre surtout à l'autoportrait de l'auteur (déprimée). Livrée à elle-même, elle n'a rien de très intéressant à dire sur son environnement, car elle ne bénéficie plus de l'implication paternelle dans les milieux culturels. Seules les lettres de son père nous informent de l'évolution des circonstances éprouvantes de son existence, et de la solidarité qui s'organisait, "remède" contre une mort solitaire doublement accablée par la maladie et le jugement moral d'une Amérique qui "renouait avec ses valeurs" (et dont les accès de haine étaient nourris par la terreur de la contamination).
Le dojo de méditation zen où il se rendait le convia à participer à la mise en place d'un centre de soins palliatifs, dans lequel il vivrait plus tard ses dernières semaines. Il s'agissait d'une des initiatives civiles prises en l'absence de mesures gouvernementales pour assister des malades qui pour la plupart ne bénéficiaient d'aucune assurance santé, et dont la maladie constituait souvent un coming out qui pouvait provoquer le rejet familial et le véritable abandon dans le caniveau.
Dans les années 1990, les inhibiteurs de protéases ont transformé le sida en maladie chronique. Seuls les survivants ont le souvenir de l'impact de l'épidémie initiale.
Je voulais connaître les étapes de la transformation du havre de paix des hippies en repaire de bobos...
Par ailleurs, ce livre m'a confirmé que les femmes pouvaient pisser debout.
Créée
le 14 janv. 2020
Critique lue 175 fois
4 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Fairyland
Sur fond de l'histoire d'un père, poète homosexuel qui doit élever seul sa fille de 2 ans suite à la mort de sa femme, on découvre dans ce livre, très bien documenté, l'univers de la communauté gay...
le 18 avr. 2017
3 j'aime
L'auteur nous livre ce récit autobiographique vingt ans après la mort de son père. Steve Abbott était un poète homosexuel engagé. Dans les années 70, à la mort de sa femme alors qu'Alysia n'a que...
Par
le 18 sept. 2016
3 j'aime
Alysia Abbott est la fille du poète américain Steve Abbott. Elle nous raconte sa vie auprès de ce père homosexuel qui, suite à la mort accidentelle de sa femme devra l'élever seul dans le San...
le 23 août 2016
2 j'aime
Du même critique
**Pinacle tragique des X-men de Chris Claremont, inaugurant une vague de débauchages anglais par l'écurie Marvel, la transformation de Jean Grey en Phénix Noir et la mort de l'Elektra du Daredevil de...
Par
le 5 juin 2019
51 j'aime
55
Ari Aster continue d'exploser les limites du genre horrifique. Il propose un renversement de perspective, une expérience psychédélique et philosophique. Son but est de nous faire entrer dans la peau...
Par
le 1 août 2019
43 j'aime
127
Pourquoi consacrer une critique à une série éminemment dispensable ? Pour régler des comptes, je suppose. Je suis resté collé devant pendant 6 saisons. Pourtant, j'avais bien remarqué qu'elle ne...
Par
le 13 mars 2018
32 j'aime
34