Publié en 2017, ce livre est l'un des premiers essais à traiter du folk horror au cinéma. Certains diront que c'est tardif mais il faut noter que ce sous-genre de l'horreur n'a reçu cette dénomination que dans le courant des années 2000-2010 notamment par l'écrivain Mark Gatiss dans son documentaire History of Horror lorsqu'il cite des films des années 70 tels que The Wiker Man, La Nuit des Maléfices, Le Grand Inquisiteur, etc...
Presque pionnier dans la matière, Adam Scovell s'évertue donc dans la première partie de son ouvrage à dresser les caractéristiques du folk horror, et ce en examinant les trois films cités ci-dessus. Après analyse, il en conclut ceci : outre que ce genre crée son horreur à partir d'éléments folkloriques, il est surtout défini par une histoire nous présentant une terre isolée et régie par un système de pensée et de morale différent de celui de notre société actuelle, ce qui crée inévitablement un sentiment d'inconfort voire d'horreur. Il suffit de prendre comme exemple The Wicker Man avec l'inspecteur de police débarquant sur une île habitée par une secte païenne qui pratique le sacrifice humain.
Bien sûr, il existe des exceptions à ce concept développé par Scovell mais force est de constater qu'il parvient à englober un bon nombre de films folk.
La suite de l'essai analyse en détail chacun des éléments définissant le folk horror(aspect rural, folklore) et ce, en les mettant en parallèle avec des films. L'auteur revient notamment sur des téléfilms anglais ( la sérié des Ghost Stories for Chrismas) quasiment inconnus dans nos contrées mais qui ont pourtant eu une grande influence sur ce genre avec leurs histoires de citadins londoniens se heurtant à des habitants et fantômes ruraux.
Cependant, si on ne peut nier l'influence du cinéma anglais sur le folk horror, il est dommage que Scovell ne se concentre que sur celui-ci, ne prenant pas le temps d'étudier (ou alors de manière très succincte) des films d'autres pays (notamment toutes les productions slaves et nordiques qui valent pourtant le détour).
Un autre reproche (même s'il n'est pas de la faute de l'auteur) est que le livre étant sorti en 2017, il n'a évidemment pas l'occasion de revenir sur toute cette nouvelle vague de films folk qui s'est déversée sur nos écrans ces dernières années (Midsommar, Men, Le Bon Apôtre). Or, il ne fait aucun doute que ceux-ci mériteraient d'être étudiés à travers le prisme du folk horror, vu qu'ils constituent une nouvelle avancée dans le genre.
Mais bon, il ne faut pas bouder notre plaisir, cet ouvrage étant sans doute le meilleur existant actuellement pour correctement appréhender le folk horror.