Milady adopte depuis quelques temps un rituel fort intéressant. Une nouvelle collection intitulée " Milady Gaming " propose de nombreux ouvrages liés à des jeux vidéos. On y retrouve, bien entendu, la saga Assassin's Creed écrite par Oliver Bowden mais aussi, par exemple, la série du Sorceleur qui a permit à The Witcher de naître. On y trouve aussi du Halo et du Battlefield en passant par Gears Of War et cætera. Nous voici donc avec l'avant-dernier tome de la saga des Assassins ( le dernier portant sur les aventures d'Edward Kenway vient de débarquer ) pour notre plus grand plaisir car pour une fois : on a de l'inédit.

Chaque roman d'Assassin's Creed se permettait de retranscrire le récit transcendé par le jeu vidéo concerné. Renaissance, Brotherhood, Les Croisades Secrètes, Révélations etc. Aucune aventure littéraire n'était encore inédite à ce jour. Les Croisades Secrètes racontait les aventures d'Altaïr que nous connaissions déjà via les multiples jeu où l'on peut le contrôler. Tandis que les autres nous contait les histoires d'Ezio qui réussit l'exploit d'être l'Assassin le plus insupportable de l'Histoire. Mais pour le coup-ci, Oliver Bowden nous propose de connaitre le passé d'Haytham Kenway ainsi que ses manigances une fois que Connor est né. En d'autre termes, le roman n'est qu'un recueil des extraits du journal intime d'Haytham. Son fils viendra toutefois y rajouter quelques lignes pour raconter ce qu'il se passe après sa mort bien que nous savons tous déjà ça. Ce livre devient indispensable pour tous les fans qui se respectent rien qu'avec ça : nous raconter une histoire inédite, l'histoire d'un personnage charismatique, intéressant et diablement attachant. L'on ne pouvait hélas dans le jeu vidéo ne le contrôler que pendant quelques séquences aussi longues que courtes. L'Animus ne pouvant lire les mémoires d'un ancêtre à partir du moment où il devient père, nous switchons sur Connor.

Le roman aborde donc la jeunesse d'Haytham du jour où il apprend à écrire jusqu'à sa mort. Nous lisons d'ailleurs le récit en même temps que Connor qui nous laisse un mot en guise de préface comme quoi il regrette de n'avoir pas mieux connu son papounet. Nous apprenons donc en compagnie d'un style d'écriture soignée, imagée, crédible ainsi que diablement efficace comment Haytham a échappé à l'apprentissage des Assassins, comment son père est mort, comment il a été recruté par l'Ordre des Templiers, les missions qu'il exécutera pour eux comme celle où il s'envole pour la Corse, sa soif de se venger des assassins de sa famille, son amitié fragile avec Reginald Birch, son ascension grandissante en Amérique, le sauvetage de sa sœur qui avait été kidnappé etc etc. Certaines choses que l'on n'était loin d'imaginer quand on avait encore la manette entre les mains. Avec Connor, nous croisions Haytham qu'en de rares occasions sans savoir ce qu'il trafiquait entre les diverses rencontres. Et pourtant, il a beaucoup de chose à apprendre sur ce personnage. L'on va pouvoir découvrir que, même s'il est un Templier qui désire la paix par la force, il reste quelqu'un de bien, de loyal et déterminé. Avec son comportement étrange qu'il démontrera avec Connor ( parfois il lui sauvera la vie, parfois il tentera de la lui prendre ) qui peut se justifier par le fait qu'il est torturé intérieurement d'avoir un ennemi en même temps qu'un fils devant les yeux.

Beaucoup de nouveaux personnages vont s'ajouter à la saga ( Ils l'étaient à la sortie du livre ), comme Jenny la sœur d'Haytham, Digweed ou Edward, son père. On découvrira en ce dernier un personnage assez éloigné de celui de Black Flag mais pas tant que cela sur certains points. Il est à noter que c'est seulement dans cet épisode ( littéraire certes, mais épisode tout de même ) d'Assassin's Creed que l'on peut savoir comment décède Edward. Je n'ai pas besoin d'en dire plus, vous comprenez ce que signifie " inédit ".

Je l'ai déjà dit mais la narration est diablement bien maîtrisée. Bien qu'il est difficile d'imaginer Haytham s'exprimer à dix ans comme il va s'exprimer à 40 ans même si cela est justifié par l'envie de ne pas changer de style d'écriture à mesure que l'on dévore le récit. Le niveau d'écriture, justement, est soutenu. Chaque petit détail, chaque petit ligne, chaque petite description semble avoir été minutieusement pensé et écrite afin qu'elle ne puisse pas gêner la fluidité de lecture ainsi qu'au reste. Evidemment, si l'on suit les aventures d'Haytham ( qui raconte à la première personne ) nous allons pouvoir découvrir son point de vue sur les événements où on avait eu le droit de le contrôler avec une plus grande précision. Ces événements d'ailleurs sont fidèlement retranscrit. Il est rare voire impossible de trouver une contradiction avec ce que l'on lit et ce que l'on voit à l'écran. Oliver Bowden prendra d'ailleurs l'initiative de rajouter quelques scènes qui se déroulent entre les séquences de jeu. Plus il y a d'inédit, mieux c'est. On peut noter le fait que ces passages soient réussis car jamais l'on ne se sent revoir/relire quelque chose que l'on a forcément déjà connu grâce au jeu, avec l'attachement que l'on voue à Haytham depuis le début de la lecture, on se dit simplement que c'est un moment de sa vie qu'il nous raconte. Et même si l'on sait déjà ce qu'il va se passer, on se délecte avec plaisir de ses descriptions.

On pourrait croire qu'un bouquin adapté d'un jeu vidéo puisse paraître qu'être qu'un simple goodies, qu'un simple objet marketing mais il n'en est rien. N'importe qui peut lire le recueil sans connaitre la série, il y prendra un profond plaisir. Pour preuve : ma mère la fait. Elle connaissait la saga d'après ce qu'elle a observé quand elle me regardait jouer et grâce à mes diverses explications mais elle a tout de même grandement apprécié l'ouvrage en temps que tel.

Merci Oliver Bowden. Un excellent roman en temps que roman. Et une excellente adaptation de la série. Merci encore.
Djokaire
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le 19 nov. 2013

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