Lorsqu'elle écrivit Frankenstein à l'aube du XIXe siècle, il a fort à parier que Mary Shelley ne se doutait pas une seule seconde qu'elle était en train de donner naissance à un mythe. La jeune femme d'à peine vingt ans exorcisait simplement la perte de son premier enfant décédé à l'âge de sept mois, enfant qu'elle rêva réanimer en le massant frénétiquement, ce qui lui inspira la trame de son récit. Pourtant, près de deux cent ans après la parution de ce roman, force est de constater que son œuvre lui a échappée et que le personnage du monstre (contrairement à ce que la plupart des gens pense, la créature ne s'appelle pas Frankenstein – ce nom est le patronyme de son créateur) est présent dans l'inconscient collectif, notamment grâce au célébrissime et génialissime film éponyme sorti en 1931.
Mais c'est bien du livre que nous parlons ici, de l'histoire originelle née de la plume de la romancière anglaise ; et, au risque de m'attirer les foudres des puristes, je dois admettre que cette histoire originelle m'a passablement ennuyé. Victor Frankenstein et sa créature ne font que jouer au chat et à la souris pratiquement tout le long du roman qui, lui, hésite entre littérature classique et roman gothique sans jamais choisir son camp ce qui, pour moi, nuit à son intérêt.
Si je comprends aisément pourquoi ce livre est considéré comme un classique de la littérature tant il n'y a rien à redire sur le style, sur l'écriture et sur les messages sous-jacents, pour ma part je trouve que le récit manque cruellement de piquant pour que je puisse le considérer comme tel.