Soude caustique et émotion
Jacob Bronsky, le héros de ce roman plus ou moins autobiographique, nous raconte ses déboires d'immigré juif et d'écrivain fauché dans le NY des années 50 est c'est totalement jouissif.
L'écriture est remarquable et l'humour corrosif. Notre héros passe de boulot minable en boulot minable en essayant d'avancer dans son livre. Livre qui lui permettra de retrouver le souvenir de ce qui s'est passé en Europe, le souvenir des 6 millions.
Sans oublier sa frénésie sexuelle réelle ou fantasmée car quand on est fauché, on n'a que des putes à 3 dollars et pas des secrétaires de direction. Mais Fuck América n'est pas seulement un magnifique roman à l'humour incandescent, portrait peu flatteur de l'Amérique, c'est aussi un livre émouvant hanté par la Shoah. Les 6 millions de juifs d'Europe disparus sont des fantômes qui hantent Jacob, son livre et par conséquent le roman. Roman qui se fait d'ailleurs plus émouvant sur la fin quand l'histoire de Jacob nous est révélée.
Un lire à lire absolument émouvant, drôle, aux dialogues brillant et caustiques. En plus l'objet lui même est plutôt beau ce qui est toujours plaisant.