Fuck America : l'héritier de Fante (1980)
Edgar Hilsenrath/Jakob Bronsky partage avec Bandini sa condition d'émigrant – Edgar Hilsenrath à la différence de Fante écrit en allemand. Il partage avec lui l'inconstance. Mais plus roublard, bien que plus stable, moins dominé par ses émotions, il voit l'Amérique telle quelle est dans les années 50. Et surtout New-York. Manhattan même. Le sas où on retient la merde, pour éviter qu'elle ne gâte le reste du territoire et l'American Dream. Celui où l'on enferme le peste venue d'Europe : le malheur. Le malheur, le désespoir, l'horreur, tout ça.
Tous ces concepts que sa mémoire a refoulés et dans lesquels il évolue au jour le jour. Rejeté par tous, sans pour autant en ressentir une frustration immense. Il demande une place qu'on ne lui accorde pas. Une vie, peinard, avec une femme, et un peu d'argent. Sans travailler si possible. Celui qui revient de l'enfer se contenterait de peu...
Merci aux jeunes éditions Attila pour la traduction en fra