Gataca est le second volet du diptyque consacré à la violence. Il s'agit donc d'un nouveau thriller scientifique, où l'on apprend une quantité de choses sans que cela ne paraisse vraiment trop compliqué, et c'est ça qui fait la force de Frank Thilliez, il nous fait aborder des sujets ardus sans nous ennuyer, au travers d'une enquête policière rondement menée, au style direct et efficace. Il faut savoir que tout ce qui est dit est rigoureusement documenté d'un point de vue scientifique!
Sa façon de structurer son roman est intelligente, car il parvient à insuffler un bon rythme au travers de deux enquêtes parallèles (menées par Lucie et Sharko) qui se rejoignent par moments (et ces moments sont l'occasion de faire le point sur la situation, ce qui, dans un roman long, est très malin). Thilliez a utilisé cette technique dans le syndrome E, et ça fonctionne bien!
Seuls petits bémol, selon moi :
- L'histoire de Juliette et le twist associé, je l'ai vu venir dès le début du livre, je trouve que ça a été assez mal amené, dommage. Il faut dire que si on a lu le syndrome E (avec la petite Eugénie), et si on a lu la nouvelle publiée dans 13 à table, on comprend tout de suite où Frank veut nous emmener.
- La romance entre Sharko et Hennebelle est assez mièvre, et donne lieu à des dialogues plats et sans intérêt. Ces deux personnages manquent tout de même d'un peu de profondeur, ils n'existent qu'au travers de leur souffrance respective et leur obsession pour l'enquête. L'expression des sentiments, ce n'est pas le point fort de Thilliez.
- J'ai écouté ce livre version Audiolib, lu par Michel Raimbault. Son interprétation ne m'a absolument pas convaincu. Seul à bord pendant 18h de lecture, il patine un peu, fait mal les dialogues, ne parvient pas à donner du rythme à l'histoire, ça gâche un peu le plaisir.