Après le succès de sa série Les Autodafeurs (si tu ne l’as pas encore lue, c’est que tu dois vivre dans une grotte, je ne vois que ça…), Marine Carteron était attendue au tournant ! Cette fois, exit les confréries secrètes et la dose d’humour habituelle : elle nous revient avec une nouvelle trilogie publiée chez Le Rouergue, dans leur collection Epik, orientée vers les lectures de l’imaginaire.
Kassandre, Mina et Georg sont les héros de cette histoire…mais ont tout d’antihéros ! Kassandre, Ka pour les intimes, c’est l’ado au fort caractère, explosive et presque agaçante par moments. Aristocrate suisse rebelle et fan de métal, elle détonne dans sa famille et réussit fichtrement bien à imposer son point de vue ! Fille d’une employée de la famille de Ka, Mina est sa meilleure amie -presque une sœur- et s’avère beaucoup plus douce et tempérée que son amie. Le troisième larron, c’est Georg, le caïd des cités. Orphelin, il s’est retrouvé mêlé à plusieurs affaires pas nettes, ce qui lui vaut maintenant d’être incarcéré.
Au fil des pages, on comprend que chaque adolescent est doté d’un pouvoir spécial : Georg peut ainsi s’introduire dans l’esprit des gens, Mina est capable de détecter les mensonges et Kassandre entend chaque cœur qui l’entoure, ce qui lui permet de localiser les personnes à proximité. Tout cela serait dû à une particularité de leur ADN, dont certains chromosomes arborent la forme d’un K. Évidemment, on se doute bien que de telles perspectives n’attirent pas que des gens bien intentionnés…
Le roman alterne les points de vue des trois héros, ce qui permet de mieux s’immerger dans leur parcours respectif. J’ai eu un peu plus de mal avec Mina, dont on suit les pensées via son journal intime. Un autre point de vue, beaucoup plus mystérieux, intervient également : présenté comme un « cauchemar », il invite ses enfants à le rejoindre.
Le décor change souvent aussi : on se retrouve tantôt dans un centre carcéral français, tantôt dans les bas-fonds de Naples, ou encore dans un pensionnat chic situé en Suisse. Couplé aux différents points de vue, cela donne un roman très dynamique ! De plus, l‘écriture est percutante, c’est fou comme les pages s’enchaînent à vitesse grand V, nous laissant terriblement frustrés de devoir attendre la suite !
Si l’intrigue est assez complexe, c’est pour mieux nous allécher par la suite ! Des indices sont disséminés dès le départ pour nous permettre de nous interroger, de créer des liens entre les différents protagonistes. Même quand vient la fin, on est loin d’avoir toutes les réponses en tête…
En parlant de fin, celle-ci laisse planer une menace pour l’humanité. J’ai grandement apprécié le message écologique qui ressort dans le dernier chapitre ! Il est laissé entendre que les hommes ont abîmé la planète à cause de leur bêtise et de leur égoïsme. Cela fait écho à d’autres romans que j’ai pu lire. Je pense surtout à l’excellente série jeunesse C.I.E.L, écrite par Johan Héliot, dans laquelle il envisage qu’une intelligence artificielle prenne le contrôle de la planète et force les humains à réparer le mal qu’ils ont pu faire à la Terre. Reste à savoir si cette piste sera développée ou non dans les tomes suivants !
Marine Carteron livre un début de saga beaucoup plus sombre que ce à quoi elle nous avait habitué avec les Autodafeurs. D’ailleurs, pour moi, cette nouvelle série s’adresse à un public averti, à partir de 14/15 ans. Manipulation génétique, mystérieuses épidémies et pouvoirs surnaturels, autant de thèmes inhabituels qui sauront garder le lecteur en haleine ! Le premier tome peut donner l’impression de ne pas tellement avancer, mais il pose avant tout les bases d’une histoire complexe et entraînante dont, personnellement, j’attends fermement la suite !
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