George Dandin par Cinemaniaque
Cruel Molière, roi des coups fourrés et prince misogyne du couple qui bat de l'aile ! Pauvre Georges Dandin, plus bombardé dans un milieu ignorant et ridicule que vraiment attifé d'une épouse peu aimante et émotionnellement tortionnaire ; il y a dans le propos de Molière une charge virulente admirable envers la bourgeoisie qu'il connaissait si bien.
Pensez donc : entre une épouse qui trompe son mari, un bellâtre qui ne se préoccupe pas des dommages collatéraux et des beaux-parents à cheval sur les usages et les formules, Georges Dandin se retrouve comme déconnecté du monde, jusqu'à chercher à s'en échapper de manière définitive dans une dernière réplique étonnamment douloureuse pour du Molière. C'est bourré de rebondissements, mélangeant de l'humour et un peu de suspense, et l'intelligence de l'auteur est de ne rendre aucun personnage vraiment attachant, chacun ayant son petit défaut. Aucune bonne morale non plus, et Georges Dandin de devenir alors l'une des pièces les plus cruelles de Molière.