Golden Gate par MarianneL
Démarrant "Golden Gate", j’étais très partagée ;
On se moquait de moi, et quelle banalité !
Mais tant d’humour se niche dans ces rimes surannées,
Qui arrachent chaque ligne à la vulgarité.
Golden boy et guerre froide quasiment en fin de vie,
Relations amoureuses dont on sort meurtri,
Même une partie de Scrabble est rendue délicieuse,
Tragicomiques deviennent les scènes les plus odieuses.
Quand on le referme après cinq cent sonnets… sniff
Car oui, finalement, ce texte est bien jouissif.
Carpe diem de ce roman sera le mot de fin.
Délaissons notre hantise des alexandrins,
Et de la traduction saluons la prouesse,
C’est encore Claro qui prouve sa hardiesse.
«Après l’avoir soûlé de son docte jargon,
Elle sert au repas une glose indigeste,
Et John a désormais la torpeur de l’argon.
Le voilà tout livide. "Au diable cette peste !"
Pense-t-il, épuisé, tout en entretenant
Un semblant de conversation. "Très étonnant…
Vous avez la blancheur du spectre de Banquo.
Vous devriez, je crois, goûter ce Tabasco."
Elle rit toute seule à sa niaise boutade.
"Ce n’est rien, répond John. Un début d’asthénie."
Il règle l’addition : son calvaire est fini.
"Ne prenez pas cela pour une rebuffade,
Mais j’ai trop de travail pour écouter mon cœur."
Leurs adieux sont concis et teintés de rancœur.»
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