Les années ont passé depuis la fin de Titus d'enfer et Gormenghast nous conte les années de jeunesse et le passage de l'enfance à l'âge adulte du jeune comte d'Enfer, partagé entre sa fierté d'être le 77ème comte d'enfer et son désir de liberté absolue loin des rituels immémoriaux qui gouvernent sa vie.
Quand le roman commence, Titus a 7 ans et quelque chose de malsain s'est infiltré dans le château de Gormenghast, encore plus décrépi et croulant qu'à l'accoutumée.
"La créature" rôde terrorisant la population mais fascinant Titus. Finelame continue à poursuivre ses ambitions de pouvoir quel que soit le prix à payer pour lui et pour les autres.
C'est avec grand plaisir que l'on retrouve certain des personnages du premier volume mais leurs aventures à tous prennent une dimension plus tragique et plus sombre dans ce roman.
Après le premier volume qui nous avait fait découvrir le château de Gormenghast, l'auteur exploite au maximum le décor et les étranges habitants. Le château et les personnages sont malmenés et connaissent des destins tragiques. Vers le milieu du roman commence une immense inondation qui fournira à l'auteur quelques scènes magnifiques. Cette inondation qui occupe une bonne partie du livre est un vrai régal.
Toujours porté par le style très visuel et poétique de l'auteur, Gormenghast constitue le sommet de la trilogie du même nom. Le rythme s'accélère et l'intensité dramatique atteint son apogée lors de quelques scènes mémorables. Il y aura des mariages, des naissances, des morts tragiques, des combats à mort jusqu'à l'apothéose finale quand Titus devient adulte.
Le tout magnifiquement raconté et écrit. De toute façon si vous lisez Gormenghast, c'est que vous avez eu la bonne idée de lire le premier volume de la trilogie, que vous l'avez apprécié et donc vous ne pouvez que crier au génie devant ce volume, encore meilleur que le premier.