Cette critique contient des spoilers.
A mes yeux le meilleur tome de la trilogie. Finelame sort de son cocon infâme et prend toute sa mesure. Toute sympathie à son endroit à disparu irrévocablement.
Les professeurs sont très intéressants, et leur Soirée organisée par Irma est mémorable. Le Dr Salprune continue d'être délicieusement volubile. Gertrude se déplace plus que jamais entourée d'animaux. Craclosse joue un rôle primordial. Fuschia grandit et traverse de difficiles épreuves.
Plus que jamais, l'univers qui pourrait être chatoyant et comique, à la Terry Pratchett, s'oriente dans une direction gothique, voire glauque. La mort de Fuschia tombe comme un coup de massue. Craclosse est tué. Les deux jumelles perdent la raison et meurent de faim en poussant des cris inhumains. Finelame brûle en même temps que Brigantin et la brulure s'installe profondément dans son esprit. Gormenghast, qui dans le tome 1 semble encore conserver une taille raisonnable, devient véritablement labyrinthesque, et on peut se perdre en des régions que nul pied n'a foulé en un siècle. Non, vraiment, ça n'est pas joyeux ! Et pourtant le léger humour noir de l'auteur parvient à nous faire lire tout cela sans problème et sans assombrir notre humeur.
La première moitié du livre est un peu longue ; les passages descriptifs, très beaux au demeurant, où perce le côté peintre de Peake, sont parfois un peu trop lourds. Mais en termes de qualité globale, le tome 2 de Gormenghast est une pépite que je ne suis pas prêt d'oublier !