Quand je lis GPS dans le cadre du prix étudiant, je ne m’attendais pas forcément à lire une sorte d’ovni littéraire, même si le titre de l’ouvrage m’interpelait déjà. Je me disais que tiens, il y a de quoi être curieux. Effectivement, dès le commencement, c’est déjà une surprise.
Il suffit de voir comment l’autrice nous présente son personnage, Arianne. Un personnage qui a l’air de vivre difficilement. On se demande même ce qui provoque son comportement, mais ce n’est pas le plus important. Quand on lit GPS. Ce qui m’interpelle dans ma lecture, c’est que ce n’est pas forcément Lucie Rico en narratrice, ni Arianne, mais un mélange d’un peu de tout. Je vous l’accorde, c’est particulièrement troublant, mais cela participe à une offre littéraire singulière.
Ce qui est troublant lors de la lecture, c’est cette atmosphère absurde. Lucie Rico joue avec l’exagération quand il s’agit de décrire le monde dans lequel on vit. GPS, a certes un côté enquête, mais ce qui dépeint, c’est notre société en connexion permanente avec des appareils. L’absurdité, elle est dans la manière dont des outils comme Google map ont pris place dans notre quotidien. C’est particulièrement amusant de se dire que Arianne peut faire un tour du monde via Google Street View en ne sortant jamais de chez elle. C’est fascinant, certes, mais que c’est effrayant.
L’autrice ne s’arrête pas là. Quand j’ai terminé GPS, la première chose que je me suis dite, c’est que sans en faire une généralité, on ressent qu’on vit dans une drôle de société. Ce qui m’a alerté, c’est quand Rico décrit une sorte de journée type de son personnage, quand cette dernière a retrouvé du boulot. Arianne, est une journaliste, s’intéressant aux faits divers. S’il y a bien un truc, qui a bien évolué, dans notre monde, c’est l’accentuation des faits divers. Le pire quand on fait ce constat, c’est de remarquer qu’il y a tout un public, s’intéressant à des histoires plus horribles, les unes que les autres. Prenons un exemple avec notre réalité. Il y a des séries, des films, une multitude d’œuvre se faisant grâce à des faits divers. C’est une source inépuisable, les histoires ne manquent pas, mais surtout les gens sont friand de ce qui est écrit. C’est ce que fait Arianne, qui s’amuse à inventer des faits divers.
Arianne, a beau être étrange, ceci n’est qu’une sensation. Le monde change, nos modes de consommations également. Notre quotidien, n’est que témoin de ce changement. Lucie Rico ne fait qu’illustrer ce qui se passe. Cela a beau être absurde, cette absurdité c’est ce qu’on vit. Nous sommes tous comme Arianne. Peur de sortir, englouti dans des relations étranges, une fascination pour des faits divers n’étant la que pour apporter du sensationnalisme, dans notre routine ennuyeuse. Tout cela, c’est GPS, reflétant assez bien ce qu’on vit dans ce monde bien étrange.