J'ai lu "Gran Paradiso" en hommage à ma mère que j'ai perdue il y a quelques semaines, trop tôt. Maman possédait toute la collection des Françoise Bourdin, elle aimait les livres en général, elle aimait chiner et collectionner plusieurs auteurs.
Contrairement à moi, elle était férue de littérature terroir et je pensais, en choisissant ce livre au hasard sur une étagère de sa chambre - bien vide et triste désormais -, que je me plongerai dans les traditions rurales et désuètes de la douce France. Et bien, pas du tout. Françoise Bourdin - paix à son âme, elle aussi est partie trop tôt - écrivait de la littérature sentimentale qui ne dit pas son nom.
Autrice très populaire - il n'y a qu'à voir les linéaires des espaces culturels des supermarchés et des relais en gare -, François Bourdin s'est hissée au top des auteurs qui vendent beaucoup et écrivent donc très vite des romans plutôt courts.
Avec "Gran Paradiso", j'ai eu l'impression d'un roman représentatif d'un style : une histoire de famille où un amour contrarié tient la plus grande place, personnages et décors sans profondeur et clichés à tout-va, j'ai été servie. L'histoire n'est pas en soi inintéressante mais elle n'est qu'un prétexte sans relief à une amourette immature.
Etonnée que Maman ait tant apprécié ce genre, au point de posséder les cinquante titres publiés, j'en ai parlé à ma soeur qui m'a confirmé que Maman avait davantage aimé collectionner cette autrice si facile à trouver que lire ses romans. Elle avait une préférence marquée pour Christian Signol, Juliette Benzoni, Marie-Paul Armand, Michel Peyramaure ou tout dernièrement, une passion véritable pour Peter Tremayne. Bref, je pense retenter ma chance une ou deux fois avec Françoise Bourdin, histoire d'essayer de comprendre ce qui pouvait plaire à Maman dans cette littérature mais je ne persévèrerai pas bien longtemps.
Ne vous étonnez pas si je parle finalement assez peu du roman en lui-même, vous en donner le pitch reviendrait à tout vous révéler, le récit étant aussi téléphoné qu'une bande-annonce de ciné. Si vous aimez être surpris par un auteur, fuyez ; si vous aimez deviner page 3 ce qui se passera page 250, foncez !