Gus est paysans aux Doges, un patelin des Cévènnes où personne n'y met les pieds, à part peut être Franck Bouysse. Dans ce roman noir de condition, l'auteur fait parler ces "taiseux" sur leurs vies, leurs conditions de paysans, leurs quotidiens et arrivent à décrocher quelques sentiments de ces cœurs cabossés dont le destin est tracé par la vie. Paysans de père en fils... en solitude.
"Mais la volonté d'un homme pèse lourd devant son destin en marche"
Tout comme les écrivains des grands espaces américains défendent la parole des hommes de la Terre, les indiens, Franck Bouysse nous dévoile un ton, une émotion de l'essentiel au travers ces destins tragiques de Gus et Abel, les seuls habitants des Doges...pour toujours(?).
" Il y avait aussi des couleurs qui disaient les saisons, des animaux, et puis des humains, qui tour à tour espéraient et désespéraient, comme des enfants battant le fer de leurs rêves, avec la même révolte enchâssée dans le cœur, les mêmes luttes à mener, qui font les victoires éphémères et les défaites éternelles. "
Publié chez la (très) bonne collection Territori de la Manufacture de livres