Bon, Céline ne s'est pas entaillé les veines avec une vitre cassée, mais ce roman, dont la préface éclaire l'état d'oeuvre en cours, laisse clairement un goût d'inachevé. Céline, dont on sait qu'il travaillait son texte encore et encore, reprenant chaque mot, laisse ici un texte qui paraît, surtout au début, un peu fade. Je ne doute pas que les corrections successives auraient pu faire de Guerre, un texte du calibre du Voyage ou de Mort à crédit. Il manque, à ce stade, de force et d'élan, comme si Céline, n'en était qu'à la deuxième couche alors qu'un roman en nécessite le double. Les ingrédients sont là, le ton, les situations, les personnages, mais la langue, elle, n'y est pas, pas encore.