Du cul dans la fantasy !
Je me souviens d'Elric de Melniboné et de son épée Stormbringer, de Conan et de sa bestialité au combat mais aussi des grandes maisons et du mantra "litanie contre la peur" de Dune. Cellendyl de...
Par
le 26 avr. 2018
Le cycle de Michel Robert prouve par ce tome qu'il atteint ses limites. Selon moi "guerrier des lunes" est de loin le moins bon tome de la série, et ce pour bon nombre de raisons.
L'histoire : Cellendhyll et son tempérament orageux sont la cause de nombreux soucis. Après un incident de trop, il subit une dérouillée infligée par le puissance Archimage du Chaos, père de son maitre Morion. C'en est trop, Cellendhyll décide de reprendre sa liberté aussitôt, il se réfugie donc dans la cour de la Lumière, auprès de l'Empereur Priam. Dès lors lié aux machinations diverses de ladite cour et aux pressions subtiles de l'Empereur, Cellendhyll se retrouve embarqué dans de nouvelles aventures, y compris une enquête sur des meurtres sanglants aux confins du domaine de la Lumière aux cotés de la séduisante Phénix, agent personnelle de l'Empereur.
Les déceptions sont multiples ici. Tout d'abord Cellendhyll perd son coté d'ange colérique mais flamboyant et s'apparente ici de plus en plus à un adolescent, emporté par ses crises d'indépendance, de rage, de jalousie et de bon sens (non je blague, le dernier point n'a rien à faire dans ce tome).
L'intrigue ensuite : la crise qui cause la fugue de Cellendhyll est un simple quiproquo, qui arrive comme un cheveux sur la soupe, pourrait être expliqué en deux minutes si le bienveillant/omniscient Archimage du tome précédent ne s'était pas transformé pour la circonstance en un tyran doté des capacités d'analyse d'un parpaing. Du coup dès le début le prétexte aux nouvelles aventures est peu crédible. Heureusement la fuite de notre "héros" survient avant que les incohérences de l'intrigue arrivent à le rattraper.
Le domaine de la Lumière, coeur du puissant Empire de la Lumière, cour impressionnante d'un Empereur quasi divin, siège des machinations les plus subtiles... n'est qu'un canular survendu. En fait il s'agit plus d'un théâtre pour le plaisir dudit Empereur, avec force de vins et de femmes aux mœurs légères. La subtilité ici se retrouve de nouveau confrontée au pré-cité parpaing, car l'essentiel de l'action ici se résume à un combat de coq avec un aristocrate fort en gueule et un peu de sexe entre notre ange assassin et diverses femmes. Mais attention, il s'agit ici de l'oeuvre d'un gentleman ! Je ne m'attendais pas à des intrigues politiques du niveau de Dune, mais il y avait quand même matière à faire quelque chose... dommage !
Enfin, la troisième partie du roman, l'enquête est peu intéressante car trop bâclée avec es personnages stéréotypé auxquels on a pas le temps de s'attacher. Il aurait fallu plus d'enjeux, de détails ou simplement de temps pour accrocher, au choix.
Soiler :
Le final est un énième combat que j'ai fini par sauter tant il s'éternisait et était redondant avec les précédents. Evidemment le méchant survit pour pouvoir revenir dans un prochain tome. Et finalement pour sauver son aimée, Cellendhyll doit accomplir l'impensable : rentrer dans le système en jurant allégeance à l'être le plus puissant au monde. Ciel, où est passée la liberté de tuer tout le monde ? Le pouvoir de vivre sa vie sans se préoccuper du monde ?! Me voilà bien déçu par ce final en pétard mouillé qui ne me choque pas autant qu'aurait aimé l'auteur...
De manière générale, le concept de l'assasin libre, bordélique, violent mais au passé obscur à perdu de son intérêt pour devenir progressivement une brute violente en chaleur qui boude dès qu'on lui demande de faire quelque chose. Les combats, jadis si hauts en couleurs sont devenu des schémas du type manga :
Et je n'exagère pas. Malheureusement. Le guerrier en difficulté du début est maintenant un dieu de la mort. A vouloir faire toujours plus fort, rapide, mortel... Il n'y a plus rien de vraiment menaçant/réaliste dans le récit.
Du coup, si on enlève les combats devenus superflus, les "romances" (contenant ou non de la sodomie/l'inceste selon si vous êtes un gentil ou un méchant), et l'intrigue encore plus maigre qu'auparavant avec ses enjeux inexistants... il reste ma foi d'assez bonnes descriptions architecturales et des vins de qualité.
Les premiers tomes étaient mon plaisir coupable : certainement pas de la grande littérature, mais une fresque sombre, avec un héros ayant suffisamment de problèmes pour qu'on s'y attache, et de l'action à tour de bras. Là j'ai bien envie d'arrêter la série pour limiter la casse...
Créée
le 19 août 2015
Critique lue 333 fois
1 j'aime
7 commentaires
D'autres avis sur Guerrier des Lunes
Je me souviens d'Elric de Melniboné et de son épée Stormbringer, de Conan et de sa bestialité au combat mais aussi des grandes maisons et du mantra "litanie contre la peur" de Dune. Cellendyl de...
Par
le 26 avr. 2018
Erf, bah finalement je l'ai beaucoup aimé ce tome 6, moi... Je crois que j'ai adopté le bon "truc" pour l'apprécier. J'ai lu les tomes 1 à 5 dans la foulée, puis j'ai totalement arrêté pendant plus...
le 22 avr. 2017
Ca n'est pas parmi les bons tomes de la série. Dans celui-ci, Michel Robert écrit mieux, c'est mieux structuré, on retrouve les passages classiques: sexe, action, humour, jolie decorum ambiancé...
Par
le 7 juin 2016
Du même critique
Fan absolu de l'Assassin Royal un peu déçu par les autres œuvres de R.Hobb c'est avec le plus grand plaisir que j'ai abordé ce nouveau tome des aventures de FitzChevalerie, le batard assassin revenu...
Par
le 9 nov. 2014
18 j'aime
4
Ayant suivit le jeu depuis l'époque de Starcraft 1, j'attendais avec impatience ce nouveau (et dernier) opus de la saga. Mes attentes étaient élevées et elles ont été satisfaites. Tout d'abord le...
Par
le 11 nov. 2015
10 j'aime
5
Dans ce bref roman (tout juste 200 pages), Sanderson nous introduit (encore) un nouveau système de magie, plongé dans un univers et une culture est-asiatique d'il y a quelques siècles, le tout...
Par
le 16 déc. 2015
8 j'aime