L'histoire prend place juste après les évènements de Halo 5 Guardians, et reprend les personnages de Halo 3 ODST. Il est donc facile d'aborder cette histoire pour un néophyte des autres romans, en ayant juste joué aux jeux. Le roman fait également suite au roman New Blood, mais la aussi, suffisamment de remises en contextes sont faites pour ne pas avoir nécessairement besoin d'avoir lu ce roman.
Alors autant le dire tout de suite, il y a à boire et à manger dans les romans Halo. Certains sont de qualité tout a fait correcte, la ou d'autres sont vraiment plats, mal écrit, et inintéressants.
Et ici, avec Bad Blood, je dirais qu'on est dans un entre-deux. Le plus gros reproche que j'aurais a faire, c'est le langage très militaire utilisé, qui insiste beaucoup sur les noms et numéros de référence des différentes armes, armures et véhicules. Je comprend que c'est fait dans le but d'accrocher l'attention du lecteur fan de jeux de tir, qui retrouvera ici les noms de ses mitrailleuses préférées, mais ca rend la lecture de certains passages très scolaire. On se retrouve avec des passages du genre "[...] il range la puce dans une poche de son armure Mjornir Mark VI [...]". Pourquoi faire ici mention du modèle d'armure, alors que ce n'est pas le sujet de la phrase ? J'ai peur que ca soit des exigences de la maison mère, mais ca cantonne pour moi le livre dans sa franchise, au lieux de s'en affranchir pour être vu comme "un vrai roman". Ca me donne l'impression de lire un produit dérivé, plutôt qu'une oeuvre a part entière.
Le livre est écrit a la première personne, du point de vu du personnage principal, Buck, qui raconterai alors ses mémoires. Un choix intéressant, qui fonctionne relativement bien, puisque bénéficiant d'un personnage bien écrit à la base dans les jeux, et interprété dans les cinématiques par l'excellent acteur Nathan Fillion. Le ton du narrateur dans le roman étant très fidèle à l'interprétation de l'acteur, l'association se fait alors sans problème, et rajoute une petite saveur a la lecture.
Hormis ce défaut, l'histoire elle même est plutôt simple. On peut même avoir un peu l'impression d'un filler, vu qu'elle s'insère dans la trame scénaristique des jeux, avec quelques ficelles narratives pour allonger l'intrigue un peu artificiellement. Mais la lecture n'est pas non plus laborieuse, et creuse une partie du lore peu abordée hors des romans.
En conclusion, c'est donc un ouvrage pas si mauvais, si tant est qu'on veuille creuser un peu l'histoire de Buck et son équipe Alpha-Nine, sans avoir besoin de se taper 1500 pages de lecture préliminaire.