Après Au-delà de l'infini & L'invasion de la Terre, deux romans sur lesquels j'aurais bien du mal à revenir pour la simple et bonne raison que ma mémoire a procédé à du tri et en a évacué les souvenirs clairement dispensables, Jimmy Guieu fait reprendre du service à deux de ses personnages récurrents : Jerry et Nicky.


"Séduisant, athlétique, Barclay arborait un justaucorps turquoise et Nicky une courte tunique safran dont l'arrondi dénudait son épaule et la naissance de ses seins fermes qui se passaient fort bien d'un soutien-gorge !"


La trame de ce mauvais roman - excusez-moi mais je m'apprête à tirer sur l'ambulance, c'est plus fort que moi - la trame, disais-je, n'a aucun intérêt et ne sert que de prétexte pour aligner des réflexions misogynes. Pour autant, je tiens à la partager avec vous et à en souligner le caractère... hmmm... rigolo ? Vous me direz. Voilà. Une race extraterrestre arrive sur Terre et en décime les habitants par milliers. Ces envahisseurs, qui sont des êtres unicellulaires doués d'une forme élémentaire de pensée et pourvus d'une vingtaine de tentacules ou pseudopodes, répandent une bave urticantes fatale aux humains. Les scientifiques, du fait de la masse glaireuse, visqueuse et tremblotante de ces créatures mystérieuses, les désignent donc du nom de "amiboïde-cerveau". Et pour cause, elles évoquent irrésistiblement une forme gigantesque de protozoaire. En toute logique, Jerry Barclay, spirituel jusqu'au bout des ongles, préfère le terme suivant : Protozobaire.


J'ai dit rigolo, n'est-ce pas ?

Les autorités font appel à notre héros pour résoudre le problème et, comme l'auteur n'est pas à un cliché près, elles lui annoncent qu'il a carte blanche. En parlant de clichés, le romancier au brushing n'est jamais aussi inspiré que lorsqu'il aborde la notion de féminisme. En effet, entre la jeune femme qui se débat "avec des cris de terreur", celle qui est "au bord de l'hystérie" ou encore cette autre qui sent qu'elle va "piquer une crise de nerfs" et à laquelle notre héros répond invariablement "OK, mon chou", tous les poncifs sexistes y passent. L'image de la femme en prend un coup et le rapport de domination est sans nuance. D'ailleurs, de la nuance, le roman en est dépourvu. Ni nuance, ni subtilité. Pas non plus de décence, ce dont on se rend compte dès les premières pages et, précisément, à la description suivante, celle d'un cadavre. Je vous la livre tel quel mais vous rappelle à toutes fins utiles que le portrait que vous vous apprêtez à lire est celui d'une femme tuée par une créature extraterrestre :


"Penchés sur une jeune Américaine en mini-short et boléro translucide au large décolleté sur ses seins nus, un médecin et un physiologiste commencèrent le premier examen."


Tout est dit. Prochain épisode des aventures de Jerry et Nicky : L'Univers vivant. J'ai hâte !


Touchez mon blog, Monseigneur...

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le 14 mars 2023

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