Harry Potter est sans doute la saga de mon adolescence, et ce tome, longuement attendu, a été vite dévoré le jour de sa sortie (malgré sa longueur). L'Ordre du phénix est un des tomes les plus complexes de la saga et peut dans un premier temps, décontenancer à la première lecture. En effet, la critique négative que l'on peut émettre, c'est qu'il se passe beaucoup de choses dans ce roman, parfois trop de choses, si bien que l'on a parfois la sensation que l'histoire part un peu dans tous les sens.
Cependant, il fait partie d'un des tomes que j'adore le plus relire en tant qu'adulte. Le ton est clairement plus sombre que dans les premiers livres et le plus intéressant est le développement du message politique qui se cache derrière cette histoire remplie de magie et de créatures fantastiques. Cette fois-ci, Voldemort n'est pas le seul ennemi: le pouvoir en place, le Ministère de la magie s'introduit à Pouddlard, via la nomination de la détestable Dolores Ombrage et entend mener une politique de chasse aux sorcières (ahah) contre tout ceux qui défendraient l'idée que Voldemort est de retour.
Et tous les moyens sont bons : interdictions, menaces, tortures, licenciement de profs qui sortent de la norme....Ce tome montre à quel point l'Etat est prêt à aller pour obtenir la paix et la sécurité. Bien entendu, Harry et ses amis ne vont pas se laisser faire et monter une organisation secrète pour pouvoir s'entraîner par eux-mêmes.
En tant que française, le message est d'autant plus fort parce qu'il est encré dans notre histoire: le Ministère de la magie fait grandement penser au début de l'instauration du régime de Vichy, qui était prêt à tout pour avoir la paix. Ce parallèle se confirmera dans les tomes suivants, où certaines personnes du Ministère iront jusqu'à collaborer avec Voldemort et ses sbires. L'armée de Dumbledore fait évidemment écho à la Résistance, groupe qui sera d'ailleurs détruit à cause d'une dénonciation d'un de ses membres. Bref, JK Rowling nous avertit sur les dangers du totalitarisme et d'une éducation vidée de toute substance, restreignant toutes libertés individuelles.
Au niveau de l'évolution des personnages, l'auteure nous réserve des surprises: Harry à travers ses crises devient quelque peu insupportable (mais également plus intéressant), on a pitié de Rogue, Ron devient populaire en intégrant l'équipe de Quidditch, Neville devient badass tout en restant touchant...Les nouveaux personnages sont également très intéressants: Luna est très attachante, Tonks envoie du pâté, Dolores est encore plus haïssable que Voldemort...
Reste quelques histoires parallèles un peu ennuyante (Hagrid et son demi-frère; la romance Harry/Cho), mais rattrapé par un final à couper le souffle. La bataille au Ministère,la mort de Sirius, Harry qui tente de torturer Bellatrix, la confrontation Voldy/Dumby, la révélation de la prophétie...tout s'enchaîne à un rythme effréné et on en ressort complètement impatient de lire la suite.